trop 1 air d’une supposition purement gratuite, et
les propriétés de l’ellipse pourroient tout au plus
servir ici à représenter géométriquement la loi du
phénomène. Mais j’ai trouvé qu’elles ne satisfai-
soient à 1 observation qu’entre certaines limites ; et
quant au résultat qui en dérivé, relativement à la
somme constante des deux amplitudes d’aberration
sous des incidences égales et contraires, nous verrons
qu’il a lieu généralement dans une infinité
d hypothèses différentes , parmi lesquelles nous
tâcherons de déterminer la véritable.
25. Newton, qui considérait la'' propagation de
la lumière comme l’effet de rémission en ligne
droite des particules du corps lumineux, a ramené
sa théorie de la double réfraction à cette hypothèse
également simple et heureuse. Suivant ce célèbre
geometre, la matière du cristal d’Islande agissoit
sur la lumière par deux attractions différentes,
l’une analogue à celle qu’exercent en général sur
ce fluide tous les corps transparens, l’autre particulière
au cristal lui-même, et dépendante de certaines
circonstances que nous ferons connoitre dans
la suite. Telles étoient les directions des deux
rayons réfractés qni proyenoient d’une même incidence,
qu’elles donnoient une quantité constante,
égale h. f l (,fîg. 5g ) , pour l’amplitude d’aberration
, dans tous les cas possibles , et non pas,
comme 1 avoit dit Huyghens, pour la somme des
deux amplitudes correspondantes. De plus, Newton
pensoit que l’amplitude d’aberration étoit toujours
parallèle à la diagonale bn (fig. 53 ), quelle que
fût la direction du rayon incident (1).
26. Ce savant illustre connoissoit les résultats
d’Huyghens qui l’avoit précédé dans ses recherches ;
et il est assez surprenant qu’en les abandonnant
il leur ait substitué une loi qui nous a paru s’accorder
encore moins avec l’expérience. Nous allons
mettre les observateurs à portée d’en juger par
eux-mêmes, en partant de notre sixième observation,'
dans laquelle les quatre images, données
par deux points, se réduisent à trois.
Soit st (fig 60 ) un rayon de lumière qui
tombe, suivant une direction quelconque, sur la
base supérieure du rhomboïde. Soit tr le rayon
ordinaire, et tp le rayon d’aberration, auquel cas
pr sera l’amplitude d’aberration. Soient pp1, rr’
les rayons émergens qui, d’après ce qui a été dit,
seront parallèles à st. Au lieu du rayon st, supposons
deux points visibles, l’un en r' et l’autre
enp r, qui envoyent des rayons vers le rhomboïde,
dans toutes sortes de directions. Il est évident que
parmi tous ces rayons, celui qui suivra la direction
rrr se divisera au point d’émergence, de manière
que rt sera encore le rayon réfracté ordinaire. Car,
à cause du parallélisme des rayons st, rV considérés
successivement comme rayons incidens, le
(1) Optice Nëwtonîs, lib. 3 , questio 2.6.
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