Tournefort. J’ai eu la satisfaction de le comparer
avec celui du Cit. Olivier, et je la dois au Cit.
Lucas, fils ( i) , qui m’en a donné une petite
touffe, composée de fibres, dont la longueur est
d’environ quatre centimètres. g * '
2. L’alumine sulfatée qui se débite dans le commerce,
est retirée des substances qui en sont imprégnées
, ou qui en contiennent seulement les
principes.
Les premières n’ont besoin que d’être lessivées
pour fournir l’alun. Telle est surtout la terre
qui se trouve à la Solfatare, près de Pouzzole.
Les chaudières ou 1 on met cette terre, pour en
extraire le sel, sont enfoncées dans le sol, dont
la chaleur naturelle est d’environ 7e11 de Re'au-
mur , ou 46,9 du thermomètre décimal ; et ce
sol a ainsi le double avantage d’offrir la matière
de l’alun toute préparée, jointe à une température
qui fournit un moyen économique de retirer
le sel sans employer aucun combustible , et de
1 amener, par des cristallisations réitérées , à un
degré suffisant de pureté.
On a appelé d abord alun de Rome 3 celui
qu on extrayoit d’une pierre dure, située près de
la Tolpha, à environ 14 lieues de Rome. Mais
on a etendu depuis cette acception à l’alun qu’on
(1) Adjoint au Cit. son pere , garde des galeries du muséum
d’histoire naturelle.
D E M I N É R A L O G I E . 393
retire en général de toutes les pierres et terres
dans lesquelles ce sel existe tout formé.
Quant aux substances qui renferment seulement
les principes de l’alun, ce sont particulièrement
des schistes argileux pénétrés de fer sulfuré ou
de pyrite ferrugineuse , dont la décomposition
donne lieu à la combinaison de l’acide sulfurique
avec l’alumine. On a nommé alun de roche ou
alun de glace, celui qu’on obtient par le traitement
des substances dont nous venons de
parler. La première de ces dénominations , suivant
Leibnitz, tire son origine du nom de la ville
de Roche, en Syrie, d’où l’art de fabriquer l’alun
a été apporté en Europe (1).
3. L’alun du commerce a été regardé, pendant
long-temps , comme uniquement composé de sulfate
d’alumine et d’acide sulfurique. Mais Vau-
quelin, en l’examinant plus particulièrement, est
parvenu à ce résultat également important pour
la chimie et pour les arts , que le sel dont il
s’agit renferme toujours une certaine quantité
d’alkali, qui est tantôt la potasse, et tantôt l’ammoniaque
, ou même l’un et l’autre à la fois;
il a trouvé, de plus, que les deux alkalis se rem-
plaçoient mutuellement, c’est-à-dire, qu’à mesure
que la proportion de l’un étoit plus forte, celle
de 1 autre se trouvoit diminuée, en sorte que la
(1) Leibnitz , protog., p. 47.