changement dans les molécules , surtout si l’on
considère que les positions de ces facettes s’accordent
toujours parfaitement avec d’autres lois
de décroissement dépendantes cîe la même forme
de molécule.
5. Les cristaux d’alun, dont la formation n’a
pas ete conduite avec les précautions nécessaires
pour les avoir isolés , forment souvent des suites
d octaèdres implantes les uns dans les autres. On
dispose quelquefois , dans la capsule où l’alun est
tenu en dissolution, une petite charpente que ce
sel recouvre en se cristallisant, de manière à
imiter des espèces de guirlandes composées de ces
octaèdres implantés, et qui produisent un assez
bel effet. J’en ai vu que l’on faisoit passer, vis-
à-vis des personnes peu instruites , pour des stalactites
calcaires en nappes.
6. Ce sel est une des substances les plus précieuses
pour l’art de la teinture, où il fait l’office
de mordant. On appelé ainsi un corps qui, fixé
sur une étoffe, facilite la combinaisoù du principe
colorant avec elle. Un mordant est donc un intermède
d’union entre le principe colorant et
l’étoffe. Tout mordant doit avoir les qualités suivantes
: r°. être blanc, afin de ne pas altérer la
nuance du principe colorant ; 2°. être à l’abri des
changemens que pourroit occasionner l’action de
l’air ou celle des lessives, pour que la couleur
soit inaltérable ; 3°. n’être point corrosif, pour ne
point endommager l’étoffe. L’alumine et l’oxyde
d’étain réunissent plus ou moins ces avantages.
L’alumine a une telle affinité avec la plupart
des étoffes, qu’elle se sépare de son acide pour
se fixer sur elles , de manière qu’il suffit de les
aluner, et d’y porter ensuite le principe colorant,
pour obtenir une couleur fixe. D’autres fois on commence
par déposer sur l’étoffe un principe astringent
, après quoi on alune, et alors le mordant
est formé du principe astringent et de l’alumine
combinés ensemble (1).
On croyoit autrefois que l’adhérence des parties
colorantes avec les étoffes étoit l’effet d’une
cause mécanique, et l’on considéroit le mordant
comme une espèce de mastic , qui tenoit ces parties
enchatonnées dans les pores de l’étoffè, d’abord
ouverts par la chaleur, et ensuite resserrés
par le froid. Une chimie plus éclairée a prouvé
que l’adhérence dont il s’agit, dépendoit 'des affinités
réciproques de ces trois agens, les parties
colorantes, les filamens de l’étoffe, et les mor-
dans (2).
7. On a remarqué que le bois imprégné d’une
dissolution d’alun, brûloit avec difficulté. Lorsqu’on
veut empêcher l’encre de couler sur le pa(
1) Détails communiqués par le Cit. Chaptal.
(a) Voyez le traité d e là teinture, par Bertholet.