Violet. Améthyste.
Il résultoit de cette adoption de la couleur ,
comme caractère spécifique, que les télésies rouges,
lès télésies jaunes et les télésies bleues, dont
ridehtité est prouvée par l’ensemble de leurs propriétés
vraiment caractéristiques , âppartenoient à
trois espèces différentes, et que la topaze de Saxe
et la télèsie jaune, qui ont des différences tres-mar-
quées relativement aux mêmes caractères , etoient
deux variétés d’une même espece \ et ainsi de beaucoup
d’autres séparations ou réunions pareillement
désavouées par la nature,1
La téîésie bleue a quelquefois des parties sans
couleur. Les lapidaires, comme nous l’avons dit,
îiommoiênt ces parties saphirs blancs. Dans une
nomenclature fondée sur la coloration, ôn etoit
conduit a faire un accident de ce' défaut de couleur
, tandis que le véritable accident étoit la Couleur
elle-même* On trouve aussi des telesies dont
une partie est ronge et 1 autre bleue. ¡Dans quelques
unes, c’est le jaune qui est associé au bleu. Il
y auroit donc alors deux espèces réunies dans un
même individu.
Les naturels de l’Inde, guidés par les faits qui
vienfîent d’être cités, comprenoient les variétés de
la télésie sous la dénomination commune de rubis,
et nommoient rubis roùge, rubis jaune , rubis
bleu, ce qu’on appeloit ici rubis, topaze et saphir
$ Orient. Mais leur théorie ne répondoit pas à la
D E M I N É R A L O G I E . 4^9
justesse de leur observation. Ils s’miaginoient que
le cristal, d’abord sans couleur , mûrissoit, pour
ainsi dire, dans sa mine, en passant successivement
par différentes teintes , jusqu’à ce qu’il fut
parvenu au rouge, qui annonçoit le point de sa
maturité (i).
Aujourd’hui, ceux qui parmi nous mettent une
certaine méthode dans l’étude des pierres fines ,
comme objet d’agrément,, désignent assez communément
les rubis, saphir et topaze d’Onent des
anciens minéralogistes, sous la dénomination com
mune de pierre gemme orientale f et à ne considérer
même la chose quen qualité d amateur,
peut-être est-ce un motif de plus pour admirer ici
le pinceau de la nature , que de la voir partager
entre les individus d’une seule et même gemme,
lés trois couleurs dominantes, celles q u i, par leurs
mélanges artificiels, produisent toutes les autres (2) ,
et donner à ces couleurs des tons à la fois élevés
et gracieux, susceptibles de s embellir encore par
les reflets étincëlans qui naissent, d e ’la vivacité et
de la perfection du poli. Et lorsqu’une portion de
(1) De Lisle, t. I I , p. 220 ; Mercure indien, cliap. 2.
(2) Les anciens peintres se sont bornés , pendant longtemps
, à employer ces trois couleurs , dont ils formoient,
en les mélangeant , des couleurs intermédiaires assorties
à celles des objets qu’ils se proposoient de rendre sur la
toile. Encycl. m é th ., beaux arts , t. 1 er. , T e* p a rt., p. I o.