ries, les étables et les caves, renferment des matières
animales et végétales en putréfaction, ou sont
exposés aux émanations de ces substances. On sait
que les végétaux donnent beaucoup de potasse par
la dissolution, que l’azote et l’oxygène entrent .dans
la composition des substances animales, et forment
seuls l’air atmosphérique. Or, de ces trois principes,
le premier est la base du salpêtre, et l’acide nitrique
naît de la combinaison des deux autres.
Ainsi, les endroits dont nous avons parlé réunissent
les circonstances favorables au jeu d’affinités,
d’où résulte la production du salpêtre. Indépendamment
de la quantité de ce sel qui pénètre dans
le sein de la terre jusqu’à une certaine profondeur,
il s’en dépose à la surface des vieux murs et des décombres
des bâtimens. Il y est en filamens, que l’on
recueille avec des houssoirs , d’où lui est venu le
nom de salpêtre de houssage.
D’autres substances salines, telles que la chaux
nitratée et la magnésie nitratée se forment dans les
mêmes circonstances. Ces sels étant déliquescéns, se
trouvent surtout à la surface du sol (i). Dans le traitement
du salpêtre, qui est mélangé de ces sels, leur
acide abandonne la chaux et la magnésie , pour
s’emparer de la potasse fournie par les cendres, ce
qui augmente la quantité de salpêtre provenue de
(1) Leçons de chimie données à l’école normale , par
Bertholet, t. IV, p. 121.
l’opération.
l’iîpération. Enfin, le salpêtre contient aussi une
portion de sel marin, que l’on en sépare à d’aide
de la cristallisation.
3. L ’observation de ce que la nature opère spontanément
dans les endroits habités, a suggéré l’idée
des nitrières artificielles, au moyen d’un mélange
de matières animales et végétales, dont on favorise
la disposition à produire du salpêtre, en les agitant,
pour multiplier les points de contact avec l’air atmosphérique.
3. Quelques plantes donnent immédiatement du
salpêtre par l’analyse ; telles sont surtout celles qu’on
appelle borraginées, le tournesol (helianthus annuüs
Lin. ), le tabac, etc.
4. Les cristaux de potasse nitratée parviennent
quelquefois jusqu’à huit centimètres, ou3 pouces de
longueur et au-delà, sur une largeur proportionnée.
J’en ai de cette dimension, qui n’ont subi aucune altération
depuis plus de dix ans, moyennant des
soins dirigés vers un but beaucoup plus intéressant
que la conservation d’une belle suite de cristaux. Je
les dois à l’amitié de l’illustre et infortuné Lavoisier.'
5. Parmi les variétés que présente la cristallisation
de la potasse nitratéa, celle que nous nommons tri-
hexaèdre se raproche du quartz prismé, non-seü-
lement par son aspect, mais aussi par la mesure de
ses angles. Dans celui-ci, l’incidence des faces de la
pyramide sur les pans du prisme, est dp i4 id 4°r>
et dans la potasse nitratée, elle est de I43d 5i r.
T ome II. Z *