composées de sonde carbonatée plus ou moins
pure, et les autres de soude muriatée.
Nous devons ces détails à Bertholet (r) , auquel
ce vaste laboratoire de la. nature a offert un sujet
digne dexercer sa sagacité, pendant son séjour
en Egypte , et qui, de l’observation exacte des
faits, est remonté jusqu’à la cause qui détermine
la formation de là soude carbonatée. Il l’attribue
à la décomposition de la soude muriatée , par
1 intermède de la chaux carbonatée, qui est en
contact avec elle , et dont l’action est aidée par
I humidité du terrain et par la chaleur du climat,
II se fait, dans cette opération, un échange d’acides
entre les deux sels ; la soude carbonatée reste à
la surface, et la chaux muriatée, qui est très-
déliquescente, doit s infiltrer profondément dans
le sol. Bertholet se fonde : i°. sur ce que les
portions de terrain ou l’on trouve des incrustations
de soude carbonatee, sont en même-temps
imprégnées de soude muriatée ; 2°, sur ce que
quand le sol est trop argileux, on ne rencontre ,
à la surface , que de la soude muriatée , ou du
moins très-peu de soude carbonatée, au lieu que
les endioits où les deux sels sont associés en
proportion sensible , contiennent toujours une
quantité considérable de chaux carbonatée, et
de plus, sont chargés d’humidité. A l’égard des
terrains trop siliceux, on n’y observe aucun sel,
0 ) Journ. de pliys., messidor, an 8 , p. 5 et suiv.
parce que les eaux de pluie ont, sans doute , entraîné
avec elle»* tout ce qui étoit soluble.
On conçoit, d’après Ce qui vient d’être dit,
que la soude carbonatée d’Egypte doit toujours
être plus ou moins mélangée de soude muriatée,
d’où résulte une grande variation dans les qualités
des différentes parties de ce sel, qui est
d’autant plus précieux pour le commerce , qru’il
approche davantage de l’état de pureté.
De Born dit que les plaines de Debreczin, en
Hongrie , fournissent une grande quantité de soude
carbonatée, sous la forme d’une efflorescence répandue
à la. surface de la terre (r). Ce sel existe
aussi , en divers autres endroits de l’Europe ,
dans les lacs et les eaux minérales. Il tapisse quelquefois
les parois des murailles, et dans cet état
on l’a confondu avec le salpêtre de houssage. On
a donné le nom d’aphronatron au même sel mélangé
de matière calcaire.
2. On retrouve la soude carbonatée dans les
cendres de plusieurs végétaux, mais avec excès
de base , particulièrement dans celles des plantes
qui appartiennent au salsola et au salicornia de
Linnæus. On "distingue parmi les premières le
salsola soda, ainsi que le salsola sativa, d’où
provient la soude d’Alicante ( i ) , qui est très-
estimée.
(1) Catal. , t. II , p. 6g.
(2) Mém. de l’Acad. des Sc., an 1715 , p. 14.