pôles en regard sont de différens noms ; mais dans
le cas contraire, le fragment se retourne pour se
mettre en prise à l’action du barreau par le pôle
Oppose. J ai répété ces expériences sur des frag-
mens, où la présence du fer étoit tellement masquée,
qu’on n’apercevoit à l’oeil aucun indice de
ce métal.
6. La molécule intégrante du feld-spath est
remarquable par l’égalité des faces M, P (jfig. 78),
qui ont des angles différens. L’observation s’accorde
ici avec le calcul, en ce que les joints parallèles à
ces memes faces sont d une netteté sensiblement
égale, tandis que ceux qui répondent à la face T,
dont l’étendue est double, sont ordinairement très-
difficiles a apercevoir. Cependant, comme il y a des
circonstances particulières qui peuvent faire varier
le poli des coupes, on trouve des feld-spaths, surtout
parmi ceux d’une couleur rougeâtre, qui se
divisent assez facilement dans le sens parallèle à T,
de manière que l’on peut en extraire complètement
le parallélipipède qui représente la molécule.
7. Plusieurs variétés de feld-spath tiennent un
rang distingué parmi les minéraux, qui, sans éblouir
1 oeil, comme les gemmes, par des reflets étineelans
qui tiennent aux qualités intrinsèques de la substance,
le flattent par des jeux particuliers de lumière,
par des couleurs changeantes, que la substance
emprunte d’une cause accidentelle. On taille
le feld - spath nacré en cabochon, parce que cette
forme favorise le jeu des reflets qui semblent flotter
dans l’intérieur du petit globe, lorsqu’on le fait
tourner. Mais ce que je connois de plus beau en ce
genre de pierre, est une tablette d’environ douze
centimètres de largeur, sur sept millimètres d’épaisseur,
qui m’a été donnée par le Cit. Jurine. Elle a
été prise dans un assortiment de quatre cristaux
réunis en croix, dont la jonction s’annonce par des
lignes situées diagonalement, qui partagent la surface
de la tablette en quatre triangles ; et en variant
les positions , on voit de riches reflets d’une lumière
nacrée se développer alternativement sur la surface
de ces différens triangles. Le feld-spath aventuriné
se travaille en plaques et quelquefois en chatons
de bague. Mais on fait cas surtout des plaques de
feld-spath opalin, pour le ton gracieux et élevé de
ses couleurs, comparables à celles qui décorent les
ailes des plus beaux papillons. Elles proviennent,
comme dans l’opale, des légères fissures qui interrompent
le tissu de la pierre ; mais l’opale étant
fendillée dans toutes sortes de directions, présente
des reflets qui se succèdent, à mesure qu’on la fait
mouvoir, au lieu que dans le feld-spath, dont les
fissures coïncident avec les joints naturels, les reflets
s’étendent sur un seul plan ; en sorte qu ils se
montrent tout entiers, lorsque la lumière est réfléchie
par ce plan, sous l’angle favorable pour la
renvoyer à l’oeil, et disparoissent, dès qu’on donne
à la pierre une inclinaison différente. On pourroit