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 en  observant un morceau  de  feld-spath  opalin  de  
 Norwège,  qui m’a été envoyé par M. Esmark,  que  
 les plans  d’où partoient les  reflets  dont  je  viens de  
 parler,  étoient  dans  le  sens  des  faces T  (fîg-  79 ),  
 qui  sont  les  plus  étendues. 
 8.  Le feld-spath  est d’un  grand usage  pour la fabrication  
 de la porcelaine. On a reconnu que parmi  
 les deux substances qui sont la matière de celle de la  
 Chine,  l’une,  que  l’on  y  appelle petunzé,  étoit un  
 fèld-spath  laminaire  blanchâtre ;  et  l’autre,  qui  y  
 porte le nom de kaolin,  ressembloit entièrement au  
 feld-spath  argiliforme  (1).  On  emploie  les  mêmes  
 substances dans diverses manufactures,  et en particulier  
 dans  celle de  Sèvres,  près  de  Paris ;  et  telle  
 est  la  proportion  que  l’on  observe ,  en  mêlant  
 ces  deux  principes,  dont  l’un  est  fusible  et  l’autre  
 réfractaire,  que  le  mélange  peut  soutenir  un  
 degré  de  chaleur  très - élevé,  sans  se  vitrifier.  
 Il  en  résulte  que  la  porcelaine  acquiert,  à  l’aide  
 d’une  plus  forte  cuisson,  une  liaison  plus  intime  
 entre  ses  parties,  et  à  la fois une  plus grande  consistance  
 ;  et  que  cependant  elle  reste  en  de-çà  du  
 terme  où,  étant  trop  voisine  de l’état  vitreux,  elle  
 ne  pourroit  être  exposée,  sans  se  casser,  à  l’alternative  
 du chaud et du froid. La porcelaine présente  
 dans  sa fracture un tissu  plus  ou moins granuleux, 
 (1)  Voyez  l’appendice  ci-après. 
 avec  un  léger  luisant  qui  annonce  qu’elle  a  subi  
 seulement un premier degré  de  vitrification. A ces  
 qualités,  d’où dépend la bonté de la porcelaine,  se  
 joignent  celles  qui  en  font  la  beauté,  savoir,  la  
 blancheur et un aspect translucide. 
 Pour  faire  la  porcelaine,  on  forme,  avec  le  
 petunzé  et  le  kaolin  pulvérisés,  une  pâte  que  l’on  
 laisse  sécher,  avant  de  la  travailler  au  tour.  On  
 donne  aux  pièces  ainsi  façonnées,  une  première  
 cuisson  ,  puis  on  les  plonge  dans  une  espèce  de  
 bouillie  légère,  composée  de  sables  et  autres  substances  
 qui,  par  leur  mélange,  sont  susceptibles  
 d’une  vitrification  complète ;  et  cet  enduit,  qu’on  
 nomme  couverte,  s’appliquant  à  la  surface  des  
 vases,  au  moyen  d’une  seconde  cuisson,  y forme  
 une  couche  d’émail.  On  peint  ensuite  ces  vases,  
 et  on  leur  donne  le  dernier  degré  de  cuisson,  qui  
 fixe  les  couleurs. 
 9.  Il  existe  une  substance  minérale ;  connue  
 parmi  nous  sous  le  nom  de  pétrosilex 3  appelée  
 palaiopètre  par  Saussure  (i),  et  avec  laquelle  les  
 minéralogistes  Allemands  paroissent  avoir  réuni  
 des  variétés  de  silex,  sous  la  dénomination  commune  
 de  hornstein.  Elle  a effectivement beaucoup  
 d’analogie,  par  son-aspect,  avec  le  quartz-agathe  
 ou  silex ;  mais  elle  en  est  distinguée  par  sa  fusibilité  
 en  émail  blanc.  Elle  n’est  nulle  part  mieux 
 (1)  Voyage  dans les  Alpes,  N9.  1194*