Toutes ces différentes modifications parurent
d’abord, dans les collections de minéralogie, sous
des noms empruntés. La strontiane sulfatée de
Pensilvanie avoit été prise , tantôt pour un gypse
fibreux, et tantôt pour un spath pesant, avant
que Klaprôth déterminât sa véritable nature, à
l’aide de l’analyse. s mi
Les variétés cristallisées ou informes provenant
des autres localités, ont été de même : confondues
d’abord avec la baryte sulfatée ou le spath pesant.
Les beaux cristaux de Sicile, surtout, se faisoient
remarquer dans les cabinets d’histoire • naturelle
parmi ceux de l’autre substance. Romé de Lisle
et plusieurs minéralogistes-, avoient indiqué- ce
rapprochement dans leurs ouvrages, et je* m?étois
conformé moi - même à leur opinion , dans un
temps où je n’avois entre les mains que :des cristaux
trop petits pôurbse prêter à une 'détermination
rigoureuse. ; li ■ tîîs!i3 !
Mais depuis, ayant été à portée d’en observer
d’autres d’un volume beaucoup plus sensible et
d’une forme très-nette, je m’aperçus que l’angle
obtus de leur forme primitive étoit plus ouvert
d’environ 3d \ , que dans les cristaux de baryte
sulfatée qui se trouvoient :à Royà , dans la ci-
devant Auvergne ; en Hongrie ; et au Derbishire,
en Angleterre. Je ne pouvois supposer que cette
différence fut l’efièt de quelque loi de décroissement
; car il auroit fallu en admettre une si rapide
et
et si compliquée, qu’une pareille hypothèse eut
pu être regardée, avec raison, comme un abus de
la théorie. D’une autre part, j’étois loin, de soupçonner
que les cristaux qui faisoient l’objet-de la
■difficulté, fussent autre chose que de la baryte
sulfatée , et cela d’autant plus , que je cpnnoissôis
à peine de nom la strontiane sulfatée , et que je
ne voyois d’ailleurs aucune substance., parmi celles
que j’avois observées , à laquelle les cristaux
dont il s’agit pussent être ramenés ; et plusieurs
fois on m’avoit entendu , à l’école des mines ,
témoigner rembarras où nie jetoit une différence
d’angles que je ne sa vois à quoi attribuer ( t ) . -
2. Les premières expériences qui aient attaqué
la difficulté dans son véritable principe ,i ont été
faites sur la variété ,en masses-, striées, qui se trouve
près de T oui. L’examen d’un échantillon de cette
substance fit reconnoître, au Cit. Lelièvra j que
la terre qui eu formoit la- basé étoit la strontiane;
Bientôt après, le Cit. Dolomieu, auquel Pelletier
avoit dit que plusieurs spaths j pesans pouvoient
contenir de là strontiane mélangée* avec la baryte,,
et qui avoit soupçonné que si ce mélange avoit
lieu, ce de voit être surtout dans les cristaux de
Sicile, en remit au Cit. Vauquelin, pour être ana->
( i ) Voyez le bulletin des sciences de la société philo-
mathique, ventôse , an 6 , p. 90 , et le journal de physique,
mars , 1798, p. ao5*
T ome II. X