Lelièvre en a observé de petits cristaux enclin-»
tonnés dan? une roche granitique, composée de
quartz, de mica brun et de grenat rouge , faisant
partie de la montagne des travaux de la Providence,
près de Gavarni, dans les Pyrénées (i).
La plupart des cristaux d’amphigène sont opaques.
M. Léopold de Buch en a observé , au Vésuve
, de transparens, dont il a bien voulu me
faire part; et c’est en taillant Un de ces cristaux
que j’en ai formé un prisme triangulaire , à 1 aide
duquel j’ai reconnu que la réfraction de cette substance
étoit simple.
2. Le diamètre des cristaux d’amphigène n’ex-
eède guère la longueur de 27 millimètres ou un
pouce, et il varie au-dessous de cettç limite jusqu’à
une extrême petitesse.
3. La forme du polyèdre à vingt-quatre trapé-
zoïdes que présente l’amphigène, et qui lui est
commune avec une variété du grenat, a sans doute
beaucoup contribué au rapprochement que les
minéralogistes ont fait de ces deux minéraux dans
une même espèce. Cette forme est, en général, mieux
prononcée dans l’amphigène que dans le grenat.
Les arêtes en sont très-vives, et l’ensemble offre
une régularité qui n’est pas ordinaire dans les cris-.
(1) Cet article est extrait des observations du Cit. Do-
lomieu sur la leucite, insérées dans le journal des mines,
■N®. 27 , p. 177 et suiv.
taux dont les facettes sont multipliées. Ce polyèdre
, que nous avons vu être susceptible de donner
pour forme primitive, soit le dodécaèdre rhom-
boïdal, soit le cube, reparoîtra dans l’espèce du
fer sulfuré, comme originaire de l’octaèdre régulier
, en vertu d’un décroissement par trois rangées
sur tous les angles de cet octaèdre.
4. L’existence de la potasse, reconnue par le
célèbre Klaproth dans l’amphigène (1), offre déjà
un résultat digne d’attention, par rapport à ce minéral
lui-même, en ce qu’on y voit une substance
alkaline, qui, dans son état de liberté, réunit à
un si haut degré la solubilité, la saveur et la
fusibilité, passer dans une combinaison qui semble
enchaîner ces mêmes propriétés , en donnant naissance
à un corps insipide, insoluble et infusible.
Mais le pas important est la découverte de la potasse
dans le règne minéral, où elle avoit échappé,
jusqu’ici, aux recherches des chimistes, qui la re-
gardoient comme appartenant exclusivement aux
végétaux. Le Cit. Vauquelin-, dont les expériences
ont confirmé celles du chimiste de Berlin, a trouvé
de plus, que les laves qui accompagnent l’amphigène
contenoient aussi une certaine portion de potasse ;
et dans le mémoire où il rend compte de son travail
(2), il jette les germes des idées dont le déve(
1) Voyez le mémoire de ce savant, journal des mines,
N°. 27, p. ic)4 et suiy,
(2) Journal des mines, ibid. , p. 201 et suiv.