]eur formation , avoient entouré des grains ou des
portions des substances environnantes, qui cris-
tallisoient en même temps, comme cela est arrivé
par rapport à différentes espèces jde cristaux, et
que , dans la , suite, la même chaleur qui avoit
converti en laves ces substances environnantes ,
avoit agi de la même manière sur les parties en-
chatonnées dans les leucites , sans altérer sensiblement
ces dernières qui, étant plus susceptibles de
résister à l’action du feu, auroient servi comme
de creuset.
Mais M. Léopold de Bueh insiste de plus sur
ce que la lave qui renferme des leucites, étant criblée
de petites cavités , dont les plus sensibles ont
une figure alongée, les leucites qui avoisinent ces
dernières sont elles-mêmes alongées, en conservant
toujours leur forme polyédrique, dont les
angles sont nets et les faces bien prononcées. Or,
cet alongement qui a lieu dans le même sens que
celui des cavités, indique que les leucites ont été
produites au milieu de la lave même, dont le
courant étoit dirigé parallèlement à leur plus grand
diamètre. M. de Buch parle d’une autre lave qu’il
a observée au Vésuve ^ et qui est tellement empâtée
d’une infinité de cristaux de leucite, dont
la plupart ne peuvent être distingués qu’à l’aide
de la loupe, qu’il est inconcevable que leur existence
ait précédé l’époque à laquelle la, lave a
coulé.
Je me permettrai encore une réflexion, au sujet
de l’alongement des cristaux de leucite : c’est' qu’il
n’est pas facile d’imaginer comment les molécules
de cette substance auroient pu obéir en même
temps à leur affinité mutuelle et au mouvement
progressif de la lave, qui a produit l’alongement j
sans que cette dernière cause n’altérât les incidences
respectives des facettes du cristal. Car l’a-
Tongement s’est fait de manière que les différentes
parties de la leucite avoient des vitesses inégales
dans le sens du mouvement progressif, ce qui
devoit troubler la marche des décroissemens, et
occasionner des variations dans les angles qui en
dépendent (i).
M. Breislak, dans son bel ouvrage, qui â pour
titre : Voyage physique et lithologique dans la
Campanie (2) , penche vers le sentiment de M. de
Buch, avec lequel ila observé la lave de Borghetto
dont nous avons parlé. Cependant il ne nie pas
que le sentiment contraire ne puisse être vrai dans
(1) Il n’est pas rare de rencontrer de véritables grenats
trapézoïdaux, qui sont plus alongés dans un sens que dans
l’autre. Mais cette différence , dont une multitude d’autres
minéraux offrent pareillement des exemples , provient de
ce que l’accroissement du cristal s’est fait d’une manière
inégale sur des parties du noyau semblablement situées , ce
qui n’a influé en rien sur les inclinaisons respectives des
faces de là forme secondaire.
(2) T. I I , p. g et suiv.