avec une teinte de bruni La couleur étoit ici, comme
par rapport aux autres gemmes, une source d équivoques
et de méprises. Mais il est remarquable
que cet accident lui-même devienne, pour ceux
dont l’attention va au-delà de ce qui frappe les
yeux, un moyen prompt et facile de distinguer la
véritable hyacinthepar la volatilité du principe
dont il dépend , et que la simple flamme d’une
bougie enlève en un instant à cette pierre. . v
A l’égard du nom de jargon 3 on le donnort,
en général, aux gemmes sans couleur, qui, après
la taille, en imposoient aux -yeux par un faux air
de ressemblance avec le diamant, quoiqu’elles lui
cédassent très-sensiblement en éclat et en dureté.
Ce nom feroit-il allusion à l’idée qu’on y attache,
lorsqu’on l’emploie pour désigner un langage affecté,
qui n’est qu’une imitation vicieuse de la bonne
éloquence? Quoi qu’il en soit, le zircon étant la
pierre qui, dans certains cas, jouoit le mieux le
diamant (i), le nom de jargon lui sera reste, comme
nom propre et spécifique. On a pu remarquer que
la nomenclature, qui.indiquoit les hyacinthes sans
couleur sous le nom de jargons d’hyacinthe, avoit
prévenu, comme par accident, la réunion des deux
espèces en une seule.
4. La double réfraction du zircon est telle, que,
(1 ) lnter. adamantes connnmerari solet ; W a lle r,
t. 1 5 P* ^52.
dans tous les cas où elle peut être observée, son
intensité seule peut servir de caractère distinctif
à cette substance. J’aif soumis à l’observation des
cristaux intacts et des morceaux taillés. L’un de
ceux-ci étoit en forme de prisme, ayant son angle
réfringent de 22d. Les deux images d’une épingle,
vues à travers ce prisme, à la distance de 5 décimètres
, étoient ecartées l’une de l’autre d’environ
14 millimètres.
5. La pierre que les lapidaires nomment communément
jargon de Ceylan, est un véritable zircon,
d’un jaune-pâle, qui prend un assez beau poli.
C’est cette même pierre que l’on fait quelquefois
passer pour un diamant d’une qualité inférieure.
Son éclat a effectivement quelque rapport avec
celui du diamant, mais ses reflets sont incompa-
rablement moins vifs 5 aussi est-elle peu estimée.
A l’égard des zircons dont la couleur est l’orangé-
brunâtre, et que l’on appelle hyacinthes, il y en
a qui ne prennent qu’imparfaitement le poli, surtout
parmi ceux que l’on trouve en France. J’ai
cependant vu de ces zircons qui, après avoir été
tailles, avoient un éclat assez vif ; je les recon-
noissois surtout à l’intensité de leur double réfraction.
Mais il m’a paru que les gemmes qui se ven-
doient sous le nom d’hyacinthes, appartenoient le .
plus souvent à des espèces différentes de celle&-ci,
et étoient des grenats ou des topazes.