quatre ans, Sadong qui n’était d’abord qu’un hameau,
est devenu une ville très-remarquable.
» On trouve dans plusieurs localités, mais principalement
dans la rivière Pinon, au-dessus de Sintang,
et près de la rivière de Mélawié, des aimants naturels
; mais les indigènes h’en font aucun usage et ne
les recherchent pas.
»En 1828, on a trouvé dans le district de Landak
des cristaux dont le commerce pourrait un jour s’emparer
pour faire un objet d’exportation.
» Dans le royaume de Sintang, près de la rivière de
Sepouk, il existe une source d’eau salée dont les
Dayaks extraient du sel au moyen de l’ébullition ;
chaque jour ils en recueillent environ un tiers de
picol. Les bestiaux sauvages se rassemblent fréquent*
ment près de cette source et tendent à la tarir.
»Dans les terrains élevés on récolte encore beaucoup
de cire. Cet article devient rare ou abondant
suivant que l’année est pluvieuse ou sèche; dans
les années de sécheresse, on en récolte plus de cent
picols.
» Sur toute la côte ouest de Bornéo et dans les îles
environnantes, il existe des rochers recherchés par
les hirondelles appelées salangan pour y faire ces
nids dont les Chinois sont si friands. Dans les îles de
Carimata, on compte vingt-sept rochers qui donnaient
vingt picols de nids de première qualité ; mais
aujourd’hui ces rochers abandonnés aux déprédations
des pirates ne produisent presque rien. A Mat-
tam et sur les îles du Rendez-vous, on compte six rochers
d’un grand revenu qui appartiennent au Toi.
Les îles entre Pontîanak et Sambas possèdent aussi
quelques rochers d’un faible revenu; maïs à Sambas,
près de Loendoe, il existe un rocher dont le sultan tiré
un grand profit. A Sonkong, dans le district de Landak
, un seul rocher fournit neuf pieds de nids de
deuxième qualité. Dans le royaume de Sintang, il y
a aussi plusieurs rochers dont lés naturels ne tirent
aucun profit. Le gouvernement hollandais ne retire
rien de cette production du pays; les habitants récoltent
tous les nids d’hirondelles et en font leur
profit.
» Dans les îles Carimata, les habitants se livrent a
la pêche des holothuries (tripangs) ; cet article est encore
de peu d’importance pour le commerce extérieur.
» Les Chinois utilisent des espèces d’aigues marines
nommées Agar-Agar* qui se trouvent en abondance
sur la côte ouest de Bornéo, pour en faire une espèce
de gelée. Cette industrie occupe un grand nombre de
naturels qui recherchent cette plante pour la faire
sécher et la vendre aux Chinois.
» Les tortues sont abondantes sur la côte; les naturels
leur font la chasse pour en avoir l’écaille qui est
très-estimée. Ces animaux viennent sur les points
déserts du rivage pour y déposer leurs oeufs; et il
paraît que lorsqu’ils ont choisi une place , ils y reviennent
toujours. Les indigènes mettent A profit ces
habitudes pour exploiter les tortues. Lorsqu’ils sont
parvenus à les surprendre, ils les mettent sur le dos
* Ttanella.
1 8 8 9 .
Juillet.