gan au moment de notre passage. Il me dit encore
que le seul impôt qui pesait sur les habitants de Sam-
boangan, consistait dans une capitation d’un demi-
réal par an pour tous les individus adultes, depuis
seize ans jusqu’à soixante; Le gouvernement de la
colonie ne possède d’autres revenus que ceux provenant
de cet impôt et des produits d’un troupeau de
trois cents buffles nourris dans les pâturages de la
Toumanga.
Nous terminâmes notre soirée par un bain délicieux
que nous prîmes dans la rivière. Un des administrateurs
actuels de la eolonie, don Juan Herrea,
a fait construire sur la rivière une maison en bambous,
uniquement disposée pour y prendre des bains. Il
voulut bien, pendant tout le temps de notre relâche,
la mettre à la disposition de tous les officiers de l’expédition.
Elle consiste dans un simple hangar élevé
sur des pilotis plantés sur chaque côté de la rivière.
Un plancher de peu d’étendue est réservé pour y
poser ses vêtements. On descend ensuite au moyen
d’une échelle dans la rivière qui roule en cét endroit
sur un lit de sable et de gravier très-fin. À l’abri de
la toiture de cette maisonnette on jouit d’une fraîcheur
des plus agréables.
A notre retour le long de la rivière, nous vîmes une
grande quantité de buffles qui étaient venus aussi rechercher
dans ceS eaux une fraîcheur salutaire. Ces
animaux choisissent ordinairement pour s’y plonger
les eaux les plus vaseuses.; Ils se couchent de manière
à ne conserver au-dessus de la surface que leurs
yeux et leur museau pour voir et respirer, et souvent
ils passent plusieurs heures dans cette position en affectant
une immobilité parfaite.
A quatre heures je réunis à ma table toutes les autorités
espagnoles de la ville et plusieurs officiers de
mon état-major. Neuf coups de canon saluèrent 1 arrivée
du gouverneur. J’aurais voulu qu’il fût en mon pouvoir
de leur témoigner toute ma gratitude pouf l’accueil
bienveillant que nous avions reçu à Samboan-
gan et pour la généreuse cordialité avec laquelle nous
avions été reçus. Nous allâmes passer ensuite la soirée
chez M. Sanz. La réunion était nombreuse et la soirée
fut très-agréable.
Tous les travaux se continuaient sans relâche. A
l’aide des guides qui leur avaient été fournis par le
gouverneur, nos naturalistes parcouraient dans tous
leS sens le terrain occupé par les Espagnols ; ils enrichissaient
chaque jour leur collection d’histoire naturelle
d’une foule d’échantillons nouveaux. Toutes
lès observations de physique et d’astronomie se poursuivaient
avec zèle. Notre provision d’eau était renouvelée.
MM. Coupvent et Gervaise n’avaient plus
que quelques heures à employer pour terminer le
travail qui leur avait été confié. D’un autre côté
MM. Sanz et de la Cruz se multipliaient pour nous
rendre le séjour de la rade le plus agréable possible.
Le 2 août nous assistions à un repas splendide offert
par le commandant de la marine espagnole. J’ai déjà
dit que la .maison de M. de la CruZ était la plus belle
habitation de Samboangan, et qu’elle avait été entiè-
1er août.