<FOrigas se fût trouvé peu éloigné de ma route, j’aurais
été moi-même en chercher sur les lieux et voir
s’il y avait moyen d’obtenir quelque satisfaction des
naturels; mais pour cela il eût fallu renoncer définitivement
à la suite de nos opérations. Je ne
croyais pas convenable de le faire, d’autant plus
que tout ce que j’aurais pu , eût été de brûler les
cases des naturels d'Origas, comme avaient fait les
navires américains et anglais, qui dernièrement
avaient voulu venger sur leurs auteurs de pareils
forfaits. Les naturels s’échappent dans les forêts et
reviennent dès que les navires ont mis à la voile.
Dans la soirée, le gouverneur réunit à sa table
les principaux officiers de l’expédition. Le repas
de la prise du bâtiment par les Malais de B o o lu sam a , sous prétexte
d’une dette.
» L Hercule a recueilli ce peu de détails provenant d’une lettre
datée d O r ig a s , 8 mai, et adressée à une personne d’ici par le
capitaine Marsin, du bâtiment français Baobûb, qui faisait voile
également de ce port pour la côte occidentale, le 17 avril.
» Des nouvelles particulières de Pénang s’accordent avec cette
nouvelle, excepté sous le rapport du lieu du désastre, qui est
désigné sous le nom d'Origas, et non Muckie. Le capitaine Van
Yseghen aurait été tué par un chef de tribu avec lequel i f aurait
eu une dispute pendant qüe cê dernier était occupé à peser
du poivre. Ce chef se servit de termes insultants pour le capitaine
; Van Yseghen , dit-on, porta un coup au chef, qui le
poignarda sur-le-champ. Ce fut le capitaine Van Yseghen qui
communiqua aupublic, en octobre dernier , par le joürnaldë Pénang
, la nouvelle du meurtre du capitaine Wilkins, du navire
américain VÉclipse, à Muckie , et il paraîtrait que le capitaine
Duverger avait confondu les circonstances relatives! à cette catastrophe
avec celles de l’acte de violence plus récent dont le capitaine
Van Yseghen a été victime. V fP V. D.
fut très-gai. M. Bonhom en fit les honneurs avec
une grâce parfaite. La table était des mieux servies.
Nous reçûmes un accueil des plus flatteurs. La conversation
roula surries derniers événements de la
Chine, qui, à cette époque, comme je l’ai déjà dit,
occupaient tous les esprits.
M. Bonhom a le rang et le titre de gouverneur
de province ; sa juridiction s’étend sur les trois établissements
de Pénang, Malaca et Sincapour; il réside
.alternativement dans chacun de ces établissements,
administrés par des résidents particuliers'.
Au sujet de l’événement de YJglaé, il avait reçu
une demande des Français datée de Poulo-Pénang,
dans laquelle on le suppliait de faire intervenir
le gouvernement anglais en faveur des Français.
Il me communiqua cette pièce ; mais, je le répète, je
ne pouvais rien faire de plus que de prévenir le ministre
delà marine de l’insulte faite au pavillon français.
L’évêque de .Nilopolis, chez qui j’avais déjeuné la
veille, m’avait manifesté le.désir de se rapprocher du
consul américain, dont il m’avait entendu louer les
dispositions.favorables envers les Français. Je résolus
en conséquence de les réunir à ma table dans la journée
du lendemain pour déjeuner en compagnie de
M. Jacquinot et de plusieurs officiers des deux corvettes.
M. Balestier, à qui j’avais fait des ouvertures
à cet égard,.m’avait répondu que le seul reproche
adressé à nos missionnaires était une grande intolérance
qui. s’étendait même sur leurs propres coreligionnaires.
J’avais appris en effet que les Portugais
1er Juillet.