iss«, pour sur laquelle on a découvert depuis peu uneinscription
singulière dont l’empreinte a été envoyée b la société
royale de Londres ; je la trouvai déjà en partie détruite
par l’usure, et sous peu de temps il est probable
qu’elle aura entièrement disparu. Je ne pus y rester
assez longtemps pour reconnaître la nature des caractères
qui laforment, maisje rapporterai, d’aprèsM. Du-
bouzet, les bruits populaires qui avaient cours à ce sujet.
« On nous assura, dit-il, que l’on avait trouvé dans
l’île, en creusant pour faire des routes, de petites médailles
anciennes qui annoncent, ainsi qu’une inscription
tracée près de la batterie du port, qu’avant l’arrivée
des Malais qui ont précédé les Anglais dans cette
île, il y avait eu un comptoir fondé par un peuple
civilisé. La nature des caractères fait supposer que ce
comptoir appartenait aux Birmans. La tradition du
pays, dont l’authenticité est suspecte, prétend que la
pierre appelée Batou Sincapour, servit à perpétuer le
souvenir d’une lutte entre deux athlètes pour savoir
qui des deux lancerait cette pierre le plus loin de
l’autre côté du bras de mer qui forme le port; le nom
du vainqueur aurait été inscrit sur le rocher. »
25 Je disposai de ma matinée du lendemain pour visiter
le collège et l’imprimerie de Sincapour. Dans le
premier de ces établissements, je trouvai deux cents
à deux cent cinquante élèves réunis parmi lesquels
on remarquait des Chinois, des Arabes, des Malais,
des Indous, etc., faisant des études sérieuses, sous
une même direction. Chacun de ces élèves avait ses
caractères particuliers pour l’écriture; les cours
étaient faits dans toutes les langues, Cet établissement
me parut, sous tous les rapports, parfaitement organisé,
Les ateliers de l’imprimerie étaient moins animés
; cependant plusieurs ouvrages curieux sont sortis
de ces presses, et ils me parurent bien exécutés*
Je ne tardai pas à rentrer à bord ; M, Balestier
ayait eu l’obligeance de me prévenir que j’aurais toute
facilité pour faire parvenir promptement mes dépêches
en France, en les jetant à la boîte aux lettres
après avoir affranchi ; le service de la poste était déjà
parfaitement organisé à travers la mer Rouge et
l’isthme de Suez ; j’en profitai pour écrire longuement
au ministre et lui donner tous les renseignements qui
m’avaient été communiqués concernant l’affaire du
navire VAglaé*. Mon rôle se réduisait là; si le port
* Il nous fut impossible , lors <je notre passage à Sincapour,
d’obtenir sur cette triste catastrophe des renseignements plus
précis et plus détaillés que ceux donnés par la Gazette de Sirica-
p o u r . Voici ce qu’on lisait dans son numéro du 27 juin 1839«:
« D’après les renseignements qui suivent, et que nous trouvons
dans la Gazette de P énang du 1er juin, il paraîtrait que ce
n’est pas le capitaine Thibaud, du brick français D en ise , qui
aurait été massacré dernièrement sur là côte occidentale dè Sumatra
, ainsi que nous l’avons rapporté dans notre numéro du
12 courant, d’après le rapport du capitaine Duyerger, de Y Adé laïde
, mais bien le capitaine Van Yseghen, de la barque française
YAglaê.
»Le navire français Y H ercule, qui est arrivé jeudi dernier de
la côte occidentale de Sumatra, nous apporte, nous sommes
extrêmement fâchés de le dire, la confirmation de la nouvelle
qui nous était parvenue par le brick Saltec du meurtre du capitaine
Van Yseghen , de la barque française Y A g la ê , venant de
quitter çe port le 17 mars dernier, par les Malais de Muckie , et