25 p. 100 pour les marchandises étrangères, n’est
que de 12 et demi p. 100 pour lui.
» Les maisons hollandaises de Java, de leur côté, et
leurs correspondants dans les autres établissements,
se plaignaient vivement du monopole de la société et
des entraves qu’elle apportait à la navigation coloniale.
Les colons néerlandais des Moluques et de toutes les
colonies voisines, réduits à ne recevoir leurs approvisionnements
que par elle, l’accusaient d’abuser de
son privilège, et la regardaient comme une Cause de
ruine. Parmi eux, le nom du roi Frédéric-Guillaume,
fondateur et principal actionnaire de cette société*
était on ne peut plus impopulaire ; chacun révélait
les abus qui résultaient , pour les finances de
l’État, de la dépendance de la société vis-à-vis de la
couronne, et demandait surtout sa cessation. Ges accusations
peuvent être exagérées , mais elles ne sont
pas sans fondement. Il est probable aussi qu’à l’expiration
de la charte de cette société, eh 1849, -eRe subira
de graves modifications. Néanmoins son établie
sement a été une idée grande et féconde, qui fait
honneur au roi qui l’a conçue, et au commerce hollandais
qui s’est prêté à sa réalisation ; elle prouve
que cette nation, qui, la première, organisa les
compagnies commerciales et souveraines , que tous
les autrès peuples s’empressèrent d’imiter, est encore
digne, en fait de conception de commerce ët de colonisation
, de marcher en tête du mouvement européen.
» Après cette digression sur la société de commerce
dès Pays-Bas, je me trouve amené à parler des revenus
de l’île de Java. Des personne» que j’ai lieu de
croire bien informées m’ont assuré que, en 1838,
cette colonie, tous frais d’administration payés, a
rapporté à la métropole un revenu net de 23 millions
de florins. Si le fait est vrai, cette colonie surpasse
toutes les autres, même la ville de Cuba, puisque
, sans cesser de prospérer, elle couvre tous ses
frais d’administration et donne encore un profité sa
métropole. Elle fournit donc un argument puissant
aux partisans des colonies pour combattre leurs adversaires
, qui, s’appuyant surtout sur ce qu’en général
on ne peut leur présenter dans la balance des revenus
et des dépenses de ces établissements àucune
recette directe , les regardent comme onéreux à leurs
métropoles, oubliant de tenir compté des avantages
qu’en retire le trésor par les revenus des douanes et
le mouvement qu’ils impriment au commerce maritime
de la métropole.
» On conçoit qu’une colonie qui donne d’aussi grands
revenus au gouvernement d’un petit pays comme la
Hollande, et contribue tant à sa prospérité, rende
cette nation défiante des étrangers, surtout de ceux
qui, comme les Anglais, envient tant sa prospérité.
Elle tient beaucoup à l’habile système de M. de Yan-
denbosch, et éloigne, autant que possible, les rapports
des étrangers avec les habitants de l’intérieur,
pour ü’être point contrariée dans ses actes. Elle re
garde comme trompèuses et subversivement dirigées
contre elle les doctrines de la liberté dii commerce