1830. dérable de Java et d’autres lieux. Le commerce pa- Juillet. / r
raît être la seule occupation des indigènes.
»Sur les côtes ce sont les Chinois qui cultivent le
riz, dans l’intérieur cette occupation appartient aux
Dayaks; les autres tribus ne s’en occupent pas. Les
Chinois suivent autant que possible lesprocédés usités
dans leur pays pour la culture du riz ; la très-grande
rareté des bêtes à cornes ne permettant pas de les
utiliser pour l’usage de la charrue, tous les défrichements
^ se font à main d’homme; ils retournent la
terre avec une pelle, et ils en arrachent toutes les
mauvaises herbes, puis ils les rassemblent en un
monceau et y mettent le feu : la cendre est ensuite
étendue sur le sol et sert à le fumer. Il faut à peu près
cinq mois au riz pour croître et mûrir ; alors on le
récolte, on le laisse ensuite sécher au soleil, et enfin
on le broie à l’aide d’un moulin à main; on calcule
que la récolte est de quatre-vingts à cent fois environ
la semence.
..»Les Dayaks emploient un mode différent pour la
culture du terrain ; ils choisissent généralement des
champs élevés au-dessus du niveau delà mer^ils les dé-
t barrassent des arbrisseaux et des broussailles qui les
couvrent et les brûlent sur place après les avoir laissés
sécher un mois, ils en répandent les cendres sur le sol
et ensuite le terrain est prêt à recevoir la semence. A
l’aide d’un bâton pointu ils font des trous dans la terre,
puis ils y mettent deux ou trois grains de riz, et avec le
pied ils referment l’ouvertureen foulant le sol. Ils ont le
soin dé débarrasser les plants qui surgissent, desmauvaises
herbes qui pourraient en arrêter la croissance,
ils entourent leurs pièces de terre d’une haie afin de
lés préserver contre les dévastations des animaux qui
peuplent Me. Dans ce dernier mode de culture, le
riz exige plus de six mois pour parvenir à sa maturité.
Les Dayaks choisissent pour commencer leur travail
l’instant des Chaleurs fixé par la mousson dé l’est,
afin de brûler facilement les broussailles, La mousson
de l’ouest amène ensuite des pluies fréquentes qui
sont très-avantageuses pour faire mûrir le grain.
Pour faire la récolte, les Dayaks enveloppent dans
des linges deux doigts de la main droite et ils s’en
servent pour arracher les tiges qu’ils font ensuite
sécher au soleil, mais ils ne dépouillent le grain de
son enveloppe que lorsqu’ils veulent en faire Usage.
Dans les meilleurs terrains les Dayaks ne récoltent pas
plus de soixante à soixante et dix fois la semence.
» Par suite d’un préjugé de cè peuple sauvage et de la
persévérance qu’ils mettent à ne pas s’écarter dés coutumes
de leurs ancêtres^ les Dayaks n’ensemencent
jamais au delà de ce qui leur est absolument nécessaire
pour vivre ; cependant ils n’ont aucune industrie.
Il se procurent tout ce dont ils ont besoin,
tel que le sel, le fer, l§s fils de cuivre, en donnant en
échange le riz qu’ils ont récolté : il en résulte que
leur commerce est très-borné. Souvent lorsque les
champs en culture sont placés dans des lieux bas, ils
sont dévastés par lés grandes pluies qui sont aussi
nuisibles que les petites pluies sont avantageuses ;
alors la récolte est perdue, la famine désole ces mal