rent, ils ne s’élevèrent qu’à 12,028 florins. Tous lés
diamants de Bornéo s’exportent à Java; par suite des
guerres qui éclatèrent dans cette île en 1825, l’exploitation
des mines perdit peu à peu de son importance
, et aujourd’hui ce n’est que par la fraude,
qu’il s’en fait à Sangouw un commerce d’ailleurs peu
productif.
» Le nombre d’hommes occupés dans les mines de
diamants ne s’élève qu’à 670. A Sangouw on compte
seulement 40 mineurs malais. Les mines de Landak
occupent encore à80 Malais et 150 Chinois.
» Il est certain que dans toute l’étendue de l’archipel
Indien il nrest pas un seul terrain qui renferme autant
de mines d’or que la côte occidentale de Bornéo.
Dans l’intérieur de l’île même, dans les lacs, survies
petites îles désertes, on trouve partout du minerai
d’or aussitôt que l’on creuse le sol.
»Déjà, lors de l’arrivée des Hollandais dans les
Indes orientales, on connaissait les immenses trésors
enfouis dans le sein de la terre de Bornéo. Mais
les superstitieux Dayaks s’opposaient à ce que les
étrangers vinssent exploiter ce sol, et d’un autre côté
les naturels étaient trop paresseux pour fouiller dans
la terre et en extraire l’or. C’est grâce à un événement
bizarre qui eut lieu de 1750 à 1760 qu’enfin les Chinois
ont commencé à utiliser les mines si riches de
Bornéo.
» A cette époque une jonque partie des rivages dè
la Chiné vint faire naufrage sur la côte, son équipage
fut recueilli par un sultan du littoral qui employa ces
nouveaux arrivés à creuser le sol pour en extraire
l’or. Bientôt les Chinois naufragés firent une rapide
fortune et plusieurs d’entre eux purent rentrer dans
leur patrie. Là ils décidèrent facilement un grand
nombre de leurs compatriotes à aller demeurer à Bornéo,
sur ce sol assez riche pour que, après un travail
de quelques semaines, ils pussent revenir avec des
trésors. Depuis cette époque les émigrations des Chinois
allèrent toujours en croissant : dès l’année 1770,
soixante jonques furent employées à transporter à
Bornéo des milliers de colons chinois.
» Par suite dé ces émigrations considérables, il fallut
ouvrir de nouvelles mines et exploiter de nouveaux
terrains. Dès lors les Chinois furent obligés de combattre
les Dayaks qui occupaient les terrains et qui
ne les abandonnèrent qu’après avoir massacré un
grand nombre de ces étrangers. Bientôt même
l’amour de l’or vint exciter les travailleurs lés uns
contre les autres. La guerre civile éclata et les Chinois
se livrèrent des combats sanglants. D’après
leurs propres récits qui .so trouvent confirmés par
ceux des Dayaks, il paraît que plus d’une fois les Chinois
auraient livré des batailles ran gées dans lesquelles
plus de 10,000 hommes perdirent la vie dans un seul
jour. C’est grâce à ces guerres intestines que la population
chinoise est restée jusqu’à présent faible en
comparaison du grand nombre de colons qui sont
arrivés de la Chine.
» Les princes du pays ont toujours conservé la possession
de ces terrains ; mais ils ont abandonné les