notre longue course, nous en avons tant vu, que rien
ne nous semble plus extraordinaire.
» Aux Marquises, nous avons été littéralement enlevés
à l’abordage par deux cents jeunes filles, qui ne
croyaient pas le moins du monde faire là une chose
peu convenable. li en est probablement de même de
ces dames javanaises. Sous cet ardent soleil, le
sang bouillonne, les passions sont plus vives que
dans notre froide Europe. »
Ce serait ici le lieu de résumer tout ce que Batavia,
cette grande capitale des possessions néerlandaises
dans l’Inde, renferme de curieux et d’instructif pour le
voyageur, sous le point de vue politique et administratif
; mais, à cet égard, je ne saurai faire mieux
que de renvoyer le lecteur au travail que M. Dubou-
zet a inséré dans son journal, et qui forme le chapitre
suivant. Il y trouvera des renseignements beaucoup
plus complets que ceux que je pourrais fournir ici, si
je ne devais m’aider que de-mes notes et de mes souvenirs.
^’accueil froid que nous avons reçu à Batavia,
a été cause que j’ai gardé le bord pendant la majeure
partie de la relâche , et que je n’ai eu que de rares
occasions d’interroger les personnes qui eussent pu
me renseigner. Du reste, il a déjà été tant écrit sur
Java, que je n’aurais probablement trouvé que bien
peu de chose à ajouter aux observations pleines d’intérêt
faites par plusieurs hommes qui ont longtemps
vécu dans cette grande cité, et qui| pour la plupart,
y ont occupé des positions élevées* Dans tous les
cas, M, Dubouzet qui a dû à la rencontre heureuse
qu’il fit chez le général Cokius, du conseiller des
Indes, M. Wanshoorn, de pouvoir recueillir de nombreux
documents sur Java , s’est chargé de combler
cette lacune *.
* Notes 1, 2, 3, 4, 5 et 6.