que l’on désigne par les noms des lieux où on les
rencontre. Ceux de première qualité sont tirés de
Mottam; viennent ensuite ceux provenant de Koéboé,
et enfin ceux que l’on récolte dans les hauts pays et
surtout dans les environs de Sintang sont les moins
estimés. On pourrait chaque année charger cent navires
de ces roseaux, mais déjà la consommation qui
se faisait de cet article sur les marchés d’Europe et
de Chine a considérablement diminué, aussi l’exportation
en est très-faible, comparativement surtout à
ce quelle était en 1828, époque où des navires en
prirent plusieurs chargements complets pour aller
les débiter en Chine. Les prix de ces articles sont
tres-peu éleves, les roseaux provenant des terres
hautes ne se vendent pas un demi-florin le picol.
» Le bois de fer, connu dans le pays sous le nom de
Kayou-Boulian *, croît sur différents points delà côte,
mais toujours dans le voisinage de la mer. Il est surtout
abondant entre Sambas et Brussel; on en trouve
aussi dans l’intérieur des terrés au delà de Sintang.
Dans le district de Landak il existe des forêts entières
de bois de fer. Ce bois, employé pour les constructions,
possède des qualités remarquables; depuis peu
de temps on commence à l’exporter en Chine ,* ou il
acquiert une grande valeur. Les gens riches remploient
pour faire les colonnes des péristyles des
maisons, ou bien pour faire construire leurs cer-
cueils. Ce bois est lourd comme du fer et son transport
offre de grandes diflScultés. On l’exporte surtout
Casuarina ?■ ou tectona gran d is.
sur la côte, les indigènes s’en servent pour construire
leurs maisons, ils en font ausi des lattes pour la toiture,
enfin ils l’emploient encore pour lr Construction
des chaloupes et dés praos si remarquables par
la rapidité de leur marche. Ce bois est très-cher , le
prix de la main-d’oeuvre lorsqu’il faut le travailler est
très-élevé, car il est tellement dur que tous les outils
que l’on emploie se brisent plutôt que de l’entamer.
» Sur la côte on rencontre encore le bois d’ébène,
mais il est d’assez mauvaise qualité ; cependant les
Chinois l’achètent ét l’exportent avéc bénéfiêè.
»L’un des arbres les plus utiles aux indigènes est
celui qu’ils désignent sous le nom de Tinkamang * ou
arbre à beurre. Il produit une espèce d’huile préférable
à l’huile de coco et qui peut être employée aux mêmes
usages. En outre il donne des fruits qüe ïés Indiens
mangent, et qui sont d’un goût assez agréable.
Cet arbre est très-grand et atteint des dimensions
colossales. Les indigènes en récoltent la sève dans
des bambous où ils la laissent se figer. Lorsqu’ils la
retirent de ces bambous, elle a beaucoup d’analogie
avec des rouleaux de diapalme, mais elle est plus
douce et plus grasse. Quand cette liqueur est.fraîche
elle a un goût beaucoup plus agréable que l’huile
de coco dont elle se rapproche. On s’en sert pour
l’éclairage ét aussi pour la préparation des aliments.
» Sur la côte ouest de Bornéo on rencontre encore
* C’est probablement le même que celui que les Malais désignent
sous le nom de T angkalad.