blable délai, et sera ainsi forcé de rafraîchir constamment tin
droit de domicile toujours précaire, toujours incertain. Jamais,
et dans aucun cas, rendît-il même quelque service signalé, il ne
pourra prendre racine sur le so l, il ne pourra acheter un seul
pan de muraille, une seule vergé de terrain.
Les fonctionnaires appelés à servir dans les îles de la Sonde et
dans les Mo luques, reçoivent aujourd’hui de forts appointements;
une augmentation a eu heu, en même temps que leur à été signifiée
la défense de se livrer au moindre acte de commerce. Toute
infraction qui serait connue, serait suivie aussitôt du renvoi du
délinquant.
Le gouverneur est nommé ordinairement pour cinq années,
et reçoit un salaire de quatre cent cinquante mille francs par an.
Lorsque les chefs des diverses tribus lui envoient quelques présents
, il est forcé d’assembler une commission qui en détermine
la valeur, et il ne peut les garder pour lui, qu’en versant au trésor
une somme équivalente ; dans le cas contraire, les objets sont
déposés dans un magasin et envoyés en Hollande.
A l’instant où nous nous trouvions à Batavia, tous les esprits
étaient tendus vers la culture du th é , de Y in d ig o , dé la cochenille,
et des cannes à sucre ; toutes ces denrées y réussissent à merveille,
et sont la source de grandes fortunes qui s’y élèvent chaque jour.
L’intérieur de J a v a possède dés localités où les fruits d’Europe
viennent avec grand succès; les pêches, les fra ise s,les p o ire s,êïcC|
y sont délicieuses. Le raisin seul y est d’une qualité toujours médiocre.
Les légumes, tels que les p e tits p o i s , lés asperges, les”
pommes de terre , les a rtich au ts, etc., y sont d’un goût parfait.
(M. Jacquinot.)
Note 2, page 37.
Les Bouguis, presque tous marins, ne quittent guère leurs
bateaux, qu’on voit échelonnés dans toute l’étendue du Boom ou
canal,, formé par les digues et les jetées. Plusieurs de ces bateaux
sont au besoin armés et équipés aux frais du gouvernement,
pour aller à la poursuite des pirates, q u i, de temps en
temps, se montrent dans la mer de la Sonde, Quatre chaloupes
canonnières, armées dans le même but , stationnent en cé moment
dans le canal. La'direction du port a une centaine de bateaux
couverts d’un pont volant, à panneaux, et mâtés en cotre,
pour le service,de la marine coloniale et des particuliers. Ces
bateaux, bien disposés pour la conservation des marchandises
pendant un court trajet, portent une quinzaine de tonneaux, et
sont conduits par trois Javanais.
La partie arrière du bateau, recouverte d’un toit de paille,
est mise à la disposition de l’équipage, qui y tient ses provisions
et y fait sa cuisine.
La cale est réservée pour les marchandises, qui y sont garanties
de l’eau par un fardage et un entourage de nattes, et elle est
fermée à clef.
Ces bateaux, pourvus de voiles en nattes, d’ancres de bojs, et
de Gables en rotin, sont à fond plat, naviguent très-bien par
les brises régulières qui soufflent sur cette côte, et rendent de
grands services.
Il existe à Batavia plusieurs grandes maisons de commerce,
parmi lesquelles on cite celle d’un Français, NI. Lanier, qui est
peut-être la première, Ge négociant, établi dans le pays depuis
longtemps, a obtenu du gouvernement la cession du commerce
des toiles , dont la valeur s’élève à 4 ou S millions. G’està lui que
sont adressés la plupart des navires que le port de Bordeaux exr
pédie pour les îles.de la Sonde, et dont le nombre est de dix à
douze chaque année. Les vins, les eaux-de-vie, les objets de mode
et d’ameublement, l’horlogerie...., sont les principaux articles
de ce commerce, qui serait encore susceptible d’accroissement,
si les gouvernements de France et de Hollande pouvaient s’entendre
pour opérer sur les tarifs des droits une réduction qus