que les indigènes recueillent en petite quantité par des lavage?.
Quant aux raines de ce précieux métal qu’on suppose exister
dans l ’intérieur, elles ont encore échappé à la cupidité des Européens.
Les peuplades nègres ou mahométanes qui habitent le
centre de Mindanao paraissent s'occuper fort peu de l’exploitation
de ces mines| car il n’en arrivé que de faibles produits. On
peut sùpposer toutefois que ces peuples sauvages ne sont pas
tout à fait étrangers au travail des métaux. Leurs sabres, connus
sous le nom de cam p ilàn g s, sont fabriqués par eux avec
les vieux fers européens qu’ils parviennent à se procurer. Ces
armes, très-estimées des pirates, nous ont paru d’un bon travail.
On n’a que des données fort incertaines sur la population
de Mindanao. S’il faut en croire les rapports des missionnaires
qüi ont pénétré dans l’intérieur, les premiers et plus anciens
habitants de dette terre appartiendraient à la race nègre, la
même qu’on trouve dans l’île de Negros et dans l’intérieur de
file de Lùçon. Dans le cours dés treizième et quatorzième siècles
, ils furent refoulés par les invasions de plusieurs peuplades
mahométanes venues des autres points de la Malaisie ; celles-ci
occupent toute la partie du littoral qui n’est pas au pouvoir
des Espagnols, c’est à-dirè toute la côte sud , depuis Samboangan
jusqu’au cap Saint-Augustin, plus une partie de la côte
ouest. Ces peuplades, groupées sous la domination de divers
chefs ou sultans, se livrent de temps en temps à la piraterie,
qui fut sans doute leur premier métier. Les nègresde l ’intérieur
vivent à l’état sauvage, sur le bord des grands lacs, rançonnant
ét massacrant sans distinction les chrétiens et les mahométans
qui osent s’aventurer dans les montagnes.
La province de Samboangan est gouvernée par un chef mi-
litaire aux appointements de 2000 piastres , à la condition expresse
de s’abstenir de tout trafic ou commerce. Les états de la
Keal Hacienda portent à 10,000 âmes le chiffre de la population ;
mais l’état dressé par la mission des Récollets qui régit cette province
| île lui.donne que 5,700 habitants. Voici cet état détaillé,
qui sans doute; ne comprend que des individus soumis: et convertis.
Baptêmes.. . . . . • • . . . 283
Morts. . . . . . . , . . • • 193
Mariages. . . . . • •. • • • ■ 35.
Province de Samboangan.
Mariés de foute classe........................ 1613
Veufs et veuves. . . . . . , * 259
Îde communion. . , 1512
; de confession. . . . 792
Enfants des deux sexes. . . . . . 1501
Espagnols. . . • • • • • ■ • ®
•Chinois établis. . . . . . . • • 1®
Total. . . 5704
. Si les nouvelles conversions (qui d’ailleurs paraissent assez
rares) ne sont pas comprises pour une bonne part dans le chiffre
283 donné pour les baptêmes, il faut croire que les naissances
doivent l ’emporter beaucoup sur les décès.
Quoi qu’il en so it, cette population est disséminée dans huit
ou dix quartiers de la plaine, et l’on ne compte guère plus de
2000 individus dans le village. Aucune contribution ne pèse sur
les habitants, q u i, de fait, seraient fort embarrassés pour livrer
aux agents du fisc autre chose que du riz ou des cochons. Il
existe cependant ici un agent de la Hacienda Real qui,est charge
de percevoir les deniers royaux et de,payer les employés. Quelques
droits sur les boissons et le tabac , qui est ici d un usage
général, ne suffisent pas pour couvrir les dépenses de cet éta blissement.
Mais il faudrait une population plus nombreuse, et
surtout moins indolente, pour étendre les cultures, et tirer par'i
de ce beau pays.