instantanément; mais il n’a plus de prix à leurs yeux
s’il y a nécessité de l’aller chercher loin* Leurs désirs
sont des désirs d’enfants, et exigent d’être promptement
satisfaits, car ils en ont aussi la mobilité. Les
Hollandais ont senti les avantages de mettre ainsi les
produits de leurs manufactures constamment à la
portée des habitants de l’intérieur ; ils comptent
beaucoup sur Ce moyen potir augmenter leurs besoins
et les forcer ainsi à devenir industrieux/ Le
gouvernement se procure de cette manière une assea
grande quantité de café, de poivre et de riz, qu’il
paye sur-le-champ aux prix fixés par le tarif*
» Dans tous leurs travaux * soit de culture de terre
des colons, soit d’utilité publique, les Javanais sont
toujours guidés par leurs chefs et leur obéissent
ponctuellement. Ils se distinguent surtout par une
intelligence remarquable à exécuter les, canaux d’irrigation
» par lesquels leur instinct » commun à tous
les peuples habitués à cultiver le riz, supplée si bien
aux plus beaux instruments et aux plus savantes méthodes
de nivellement employés par les ingénieurs
européens* C’est avec dés tuyaux de bambous» et de
légers mouvements de terrain qu’ils exécutent avec
une rare prévision» qu’ils dirigent un cours d’eau
quelconque» qui descend des montagnes» dans les directions
les plus variées et sur le terrain le plus inégal
» de manière à lui faire arroser cent champs de riz
différents qui se trouvent sur son passage* Leur coup
d’oeil d’aigle ne les trompe jamais , et ces travaux se
font avec la plus grande rapidité. Le Javanais, apathique
par nature, est doué, en compensation, de la
docilité qui est le propre des caractères indolents* Il
travaille lentement » mais avec patience » et arrive
ainsi toujôurs au but. Il a tellement l’habitude d’être
commandé, que, pour lui, elle est devenue un besoin.
Deux hommes de la même classe et du même rang
sè trouvent-ils chargés d’un travail quelconque» 1 un
d’eux devient de suite chef sans contestation. Ils aiment
surtout à n’être point troublés dans leurs travaux,
et les Européens perdraient à les importuner
de leur surveillance, Surtout s’ils voulaient les leur
faire exécuter avec une vivacité qui n’est point dans
leur caractère ,* et qui leur ôterait tout 1 exercice dé
lêurs facultés. Les Hollandais respectent ces goûts et
ces habitudes ; il est vrai que leur caractère, naturellement
froid et patient, est plus fait que celui d’autres
peuples pour s’accommoder de ces lenteurs. Mais ,
grâce à lui, leur joug est très-supportable pour cette
population, malgré ses exigences.
» La répartition des journées de travail que doit chaque
indigène est une des opérations les plus compliquées
de l’administration hollandaise, à cause de l’immensité
des détails qu’elle exige. Mais l’assistance des
chefs javanais, dont l’autorité n’est jamais contestée*
surtout quand ils ont l’appui du gouvernement, les
sert merveilleusement dans ce travail» et tout marche
avec la plus grande régularité. Les résidents, dans
toute détendue du territoire qui est de leur ressort,
doivent exercer une grande surveillance pour empêcher
leS Chefs javanais de forcer les indigènes â tra