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 certaine considération, appartenir à la  classe moyenne de la société  
 et  savoir  parler,  lire  et  écrire  correctement  l’espagnol.  
 Quant aux  autres  officiers de justice,  on  en élit un  par chaque  
 assemblee, jusqu’à compléter  le nombre qui  revient à la population, 
   soit  par  la  même  ju n ta ,  soit  par  le  comité électif des  
 gobemadorcillos,  comme  il  a  été  dit  plus  haut.  Le  vote  doit  
 être secret,  légaÜsé par le commissaire et présidé par le chef de  
 la province ;  il  est permis au  curé d’y assister s’il le juge convenable  
 , pour représenter  ce  qui lui semblerait  bon  et non  pour  
 autre chose  :  il  lui est  interdit  de voter.  Le  procès-verbal  des  
 élections  est  remis,  scellé,  aux  chefs  supérieurs  pour les provinces  
 de  T o n d o ,  B a la c a n ,  Z ambale s ,  B a ta a n ,  N o u e r a ,  
 Æcija,  L a g u n a ,  B atangas  et Cavité ;  dans les autres  provinces  
 trop  éloignées de la  capitale,  telles que les  M a r ie -A n n e , Mindanao  
 , les gouverneurs nomment les candidats et les mettent en  
 possession de leurs  fonctions. 
 Les  chefs des barangas  peuvent être élus,  tout en conservant  
 leur  cabezarias  et le  recouvrement  de  l’impôt ;  car  il n’est pas  
 juste,  dit 1 ordonnance royale,  que les citoyens,les plus distingues  
 soient privés de l’honneur de devenir gobemadorcillos. 
 Le gouverneur Barco décida, par une ordonnance du 16 mars  
 1780,  que  des cabezas  peuvent être  nommés  gobemadorcillos,  
 pourvu qu’ils  ne soient en  rien  redevables à  la  Réal  Hacienda  
 ou aux particuliers. 
 Les  Chinois  ont  la  faculté  de  choisir  leurs magistrats, mais  
 seulement  parmi  ceux  d’entre  eux  qui  sont  chrétiens  et danc  
 une junte présidée par l’alcade inayor de Tondo. Il leur revient  
 un gobernadorcillo, un lieutenant de justice et un premier algua-  
 zil.  Le gouvernement leur confère les titres en vertu desquels ils  
 exercent leur juridiction;  les autres officiers de justice  se  nomment  
 bilangos et sont choisis par le gobernadorcillo entrant. Les  
 électeurs sont au nqmbre de treize,  parmi  lesquels le dignitaire 
 qui vient de sortir,  les capitaines  sortants et les champanes passés  
 et en  service.  Aujourd’hui le  recouvrement de  l’impôt,  ou  
 capitation des  Chinois, est fait par l’alcade mayor,  dans la province  
 de Tondo, avec un contrôleur choisi parmi les employés de  
 la Real Hacienda (le trésor). Dans les autres provinces ce recouvrement  
 est fait  par  les chefs respectifs; un patron tient la matricule, 
  de la  classification  des Chinois et il est chargé de fixer la  
 cote personnelle dé chaque contribuable selon ses moyens. 
 Les gobemadorcillos et les officiers de justice,  dit encore l’ordonnance, 
  méritent la plus  grande considération pour lés fonctions  
 utiles et honorables qu’ils  remplissent.  Il est prescrit aux  
 chefs  des provinces de  les estimer en raison de  leurs  fonctions  
 respectives et de leur donner assistance dans toutes les occasions,  
 et  d’empêcher  su rtou t  que  les  curés  de paroisses ne  les  traitent  
 avec  trop peu d ’égard. Je ne sais  si, cette dernière clause est strictement  
 observée  aux Philippines ; mais aux Marie-Anne les gobernadorcillos  
 et leurs employés ne sont que les humbles  serviteurs  
 du clergé  qui a acquis  sur la population assez d’influence  
 pour contre-carrer trop souvent les ordonnances des gouverneurs  
 eux-mêmes. Partout où l ’Espagne a fondé des colonies, cette détestable  
 engeance est  venue,  par sa rapacité,  détruire les meilleurs  
 règlements  et  exploiter la  religion  à  son  profit.  Ce  sont  
 véritablement les frelons de la fable.