par kilogramme de café, et 28 centimes par kilogramme
de sucre. Le gouvernement eût pu augmenter
son revenu en vendant les produits à Java même;
mais il n’eût pas rempli son but, qui était d’entretenir
la navigation hollandaise par le transport de ces
denrées* et de faire de la Hollande un grand marché,
en exigeant qu’elles y fussent portées. C’est aujourd’hui
le pavillon néerlandais qui fait tous les transports
des Indes à la métropole, avant il en faisait à peine
la moitié ; le but de cette grande institution a donc
été, de ce côté , complètement atteint. Pour encourager
la construction des bâtiments, on avait d’abord accordé
des primes qui, au bout de peu de temps , sont
devenues inutiles ; l’essor donné par ces primes est devenu
tel , qu’en 1839, après leur suppression, il a été
construit dans les chantiers de la Hollande cent
vingt-trois bâtiments du port de 39,918 tonneaux,
destinés-à la navigation des Indes, et la société employait
alors cent cinquante bâtiments du port de
116,000 tonneaux. Depuis , le nombre n’a cessé de
s’accroître.
» La charte du Handel-Maatschappy renferme la stipulation
expresse qu’elle doit se servir pour ses exploitations
des produits du pays. Le roi Guillaume,
en la faisant insérer, voulait relever les fabriques nationales,
tâche bien difficile dans un pays comme la
Hollande. Il a rencontré, de ce côté, beaucoup d’obstacles
; cependant, grâce aux engagements qu’il a
fait prendre à la société avec des fabriques qui se sont
élevées sur la foi de ces commandes, grâceàla puissance
de son crédit, aux tarifs de douane, et h la
protection constante donnée par les autorités politiques
à ces fabriques, elles sont parvenues, dans l?es-
pace de vingt ans, à arracher dans les Indes la fourniture
de Java à l’Angleterre. On en a la preuve par les
détails statistiques qui suivent. En 1824, les fabriques
nationales envoyaient à Java pour 630,000 fr.
de’ cotonnades, et les fabriques anglaises pour
5,400,000 fr.. En 1839, les premières avaient fabriqué
pour Java pour 15,484,000 fr. de cotonnades, et
l’industrie anglaise pour 6,850,000 fr.
»Lasociété du Handel-Maatschappy, quelque incontestables
que soient les services qu’elle a rendus au
commerce hollandais, est devenue l’objet de beaucoup
d’attaques, non-seulement de la part des étrangers,
mais encore des Hollandais. Quoique rien n ait
été changé en apparence à la condition des premiers,
iis trouvent sur le marché de Java un concurrent
des plus redoutables, car il domine le marché par la
puissance de ses capitaux. Néanmoins, il existait encore
en 1839 une quinzaine de maisons anglaises,
françaises et américaines, qui avaient importé pour
20,000,000 de florins de marchandises, à peu près le
quart des importations de Java, et qui avaient en
outre exporté pour 16,000,000 de florins de sucre,
de café et de riz, Les étrangers accusaient le gouvernement
d’une partialité ruineuse pour eux en faveur
des marchandises hollandaises dans l’application des
tarifs de douanes : ceux-ci, il est vrai, protègent assez
le commerce national, puisque le droit, qui est de