veille, et aujourd’hui les oranges de la côte sont plus
grosses et meilleures que celles de Java.
» Le Ramboutan■* est assez rare, le fruit en est
sûr et médiocrement bon. Le Mango ** n’existe
pas à Bo rnéo,mais on en importe beaucoup des îles
voisines, car ce fruit est très-recherché par les Malais.
» Le Soukong *** ou arbre à pain se trouve sur toute
la côte occidentale, et dans tout l’archipel Indien ; les
indigènes le font cuire au four ou griller et y ajoutent
toujours un peu de sucre pour le manger.
» VA nanasest très-commun ; cette plante croît avec
une rapidité extraordinaire ; elle n’est pas indigène,
elle a été apportée de Java ; les ananas de la côte de
Bornéo sont d’un goût bien plus agréable que .ceux
de Java. I
» Le Ptsang **** croît à Bornéo comme dans tout l’archipel
Indien, il fait la principale nourriture des indigènes
et surtout des Bougines qui habitent le littoral;
toutefois bn ne le trouve pas comme à Java à
l’état sauvage, ce qui me fait supposer que cette plante
a été importée dans l’île.
»Les habitants de Bornéo en général aiment beau-,
coup les fleurs aromatiques. Ils cultivent avec soin
tous les arbres , les arbrisseaux et les plantes qui
les produisent. Enfin l’ile produit une très-grande
* Nephelium Lappaceum.
** M an g ife ra in d ic a .
A rto ca rpus incisa.
**** Bananier {musa}.
quantité de bois excellents pour la construction des
navires.
» Je ne terminerai pas cette nomenclature botanique
sans parler de l’arbre désigné sous le nom de Oupas
dont la gomme est un poison tellement violent,
qu’elle donne généralement la mort lorsqu’on la touche
avec la main. Cet arbre se trouve principalement
sur la côte où il est assez répandu. Les Dayaks
emploient sa sève pour empoisonner leurs flèches ;
ces armes entre les mains de ces peuples barbares
sont d’autant plus: redoutables qu’ils parviennent
à les lancer avec.beaucoup de justesse au moyen de
cannes à vent.
» L’île de Bornéo, est plus riche encore sous le point
de vue: minéralogique, ses mines sont nombreuses
et parmi elles on en compte plusieurs dont on extrait
le diamant et l’or.
» Landak et Sangouw sont les riches localités sur la
côte Ouest , où les Chinois et les naturels cherchent
le diamant. C’est toujours dans des couches de graviers
et de galets, à une profondeur de 20 à 25 pieds
et dans les flancs des coteaux à pente douce que se
trouvent les dépôts de cette pierre précieuse. Les
naturels regardent les couches de graviers dans lesquelles
ils ont reconnu douze variétés différentes-de
pierres comme étant celles, où le diamant est le plus
abondant ; ils ne creusent jamais de puits d’exploitation
qu’ils ne se soient assurés d’avance que la couche
qu’ils veulent atteindre rentre dans ces conditions.
Parmi les variétés de pierres que l’on doit