mines aux Chinois qui se livrent exclusivement à leur
exploitation. De leur côté les princes du pays, pour
tirer profit du séjour des Chinois, leur interdisent
toute culture et les forcent d’acheter de leurs
mains tous les objets dont ils ont besoin. Des Chinois
échangent contre de la poudre d’or le riz, le tabac,
le sel, les toiles bleues et l’opium nécessaires à leur
consommation. Les princes mettent leur marchandise
à un prix si élevé qu’ils absorbent presque tous
les profits des mines. Ainsi ils font payer 32 florins
le picol de riz. Il est hors de doute que les prix énormes
auxquels revient leur entretien, les frais que
leur causent les guerres qu’ils ont à soutenir, les
pièges que leur tendent sans interruption les indi-
gènes, ont causé beaucoup de dommage aux Chinois ;
mais quel est le peuple dont l’exploitation des mines
fait l’existence qui puisse se vanter d’un grand bien-
être ? La soif de l’or excite les Chinois à émigrer, mais
il n’en revient pas la quarantième partie dans leur
patrie.
» Les Dayaks recueillent aussi de l’or en opérant le
lavage des sables des rivières, mais toutes les mines
sont exploitées par des Chinois réunis en sociétés désignées
sous le nom de Hoeij. Avant de commencer
l’exploitation d’une mine, tous les sociétaires se réunissent
en assemblée générale. Ils nomment leurs
chefs et les écrivains. Ils délibèrent ensuite sur le
nombre des actions qu’ils doivent émettre pour se
procurer de l’argent. Lorsqu’ils sont parvenus à réunir
la somme jugée nécessaire pour l’exploitation,
ils commencent la construction des bâtiments de la
compagnie; ces bâtiments, qu’ils désignent sous le
nom de K&ngsie, sont destinés à loger non-seulement
le chef et les écrivains, mais encore les ouvriers. C’est
aussi le magasin des vivres. Les mineurs reçoivent leur
nourriture de chaque jour, ils peuvent aussi acheter
tout ce qui leur est nécessaire auprès des écrivains
qui déduisent le prix des choses vendues du montant
de leur salaire. Les gains provenant des ventes faites
aux ouvriers rentrent dans la caisse générale destinée
elle-même à payer tout le personnel de la compagnie.
» La paye des chefs est de 20 à 25 réaux par mois ;
celle des écrivains n’est que de 10 à 12 féaux, et
enfin les ouvriers ne touchent que k;ou 8 réaux.
» Le: travail d’exploitation commence par des conduites
d’éau destinées à humecter le terrain et à
rendre plus facile le forage des puits et le lavage
des terres. L’établissement de ces conduites d’eaux
est une des opérations les plus importantes et celle
pour laquelle on dépense des sommes très-considérables.
On cite de ces travaux d’art qui ont coûté
plus de 40,000 florins. Quelquefois les Chinois pour
arriver à leur but sont obligés de percer des montagnes
et de creuser des fossés qui ont jusqu’à huit
lieues de long.
>, » Le travail des ouvriers est ainsi distribué : un tiers
d’entre eux est occupé à défoncer le terrain avec des
piques et des pioches ; les autres transportent la terré
avec des brouettés. La journée de travail commence
1839. Jrunted,