1830.
Juillet. nous avaient amené une quantité prodigieuse de moustiques
qui rendaient notre séjour insupportable. Ces
insectes désagréables s’étaient multipliés à bord de
nos navires, la veille de notre départ, de telle façon
que le repos était devenu pour nous tout à fait impossible.
Il n’y avait pas un seul coin du bâtiment
qui n’eût été envahi par ces hôtes ennuyeux. Les
hommes les plus forts et les plus habitués aux dures
fatigues de la navigation souffraient si cruellement
de leurs piqûres que plusieurs d’entre eux prirent
de l’enflure aux membres. Aussi vîmes-nous tous ,
avec la plus grande joie, arriver l’époqüe de notre
départ, fixé pour le 25.
Notes 1 3 ,1 4 ,1 5 ,1 6 ,1 7 ,1 8 , 19 et 20.
CHAPITRE LUI.
Traversée de Bewan (îles Solo) à Samboangan (Mindanao).—
Séjour à Samboangan.
A six heures du matin nous étions sous voile. M. Le-
guillou, q u i avait pas&é la nuit à terre* bien qu’il sût
que le lendemain nous devions partir de grand matin,
apparut sur le rivage, lorsque déjà nos corvettes s’éloignaient
de la baie. Les naturels lui prêtèrent une
pirogue ; mais bientôt il nous fut facile de remarquer
que les indigènes qui la montaient pagayaient avec
trop de mollesse pour pouvoir jamais nous accoster.
Il nous sembla même que ces hommes, voyant nos
navires s’éloigner, cherchaient à le faire composer,
profitant ainsi de la circonstance fâcheuse dans laquelle
M. Leguillou s’était placé, volontairement et
contrairement à mes ordres. Il fallut, pour mettre un
terme à leur hésitation, que le capitaine Jacquinot arrêtât
la marche de son navire et envoyât un canot qui
ramenât cet officier de santé.
1839.
25 Juillet.