tantqu’ille désire, pourvu qu’il le cultive et le mette
/ en rapport. Le gouvernement le lui abandonne pendant
deux années: si après ces deux années d’épreuve, on
voit que l’agriculteur qui s’en était ehargé, l’abandonne
ou le néglige, il lui est enlevé immédiatement
; dans le cas contraire, la propriété lui est
acquise et au bout de dix années il devient le maître
de la vendre ou de l’échanger, enfin d’en disposer
suivant son caprice. Malgré ces concessions, le terrain
reste inculte dans les environs mêmes delà ville.
Il existe au nord de la colonie suffisamment de rizières
pour produire tout le riz nécessaire aux habitants;
des pêcheries nombreuses , (établies sur la
côte, leur fournissent du poisson en abondance; enfin
ils possèdent encore une assez grande quantité
de fruits qui viennent à peu près sans culture, et
dès lors tous leurs besoins sont satisfaits. Quelques-
uns cependant élèvent des bestiaux, et les navires qui
vont y relâcher trouvent assez facilement à s’approvisionner
à bon marché de volailles, de boeufs et de
cochons ; les légumes seuls y sont rares : on n’y trouve
guère que des courges en abondance.
Les Chinois, qui ont envahi tous les points de l’archipel
Indien où il y avait quelque industrie à exercer,
quelque spéculation à tenter, enfin de l’argent
à gagner, ne sont point encore venus établir leur
campong à Samboangan ; nous en vîmes deux ou trois,
mais ils paraissaient malheureux et peu fortunés. Il
faudrait que Samboangan pût faire le commerce
librement avec les jonques ou les navires européens,
pour voir bien vite le terrain envahi par les colons
du céleste empire, qui en peu de temps tireraient un
bon profit des vastes terrains qui avoisinent la ville
et qui paraissent extrêmement fertiles.
Samboangan restera longtemps encore une colonie
bien secondaire entre les mains espagnoles ; elle ne
pourrait prendre un grand développement qu’au détriment
de Manille et des autres établissements des
Philippines : les Espagnols n’ont donc aucun intérêt
à lui faire produire tout ce que l’on pourrait en obtenir,
si son territoire était confié h des mains .plus
actives et plus laborieuses. Dans l’état actuel, le gouvernement
de Manille ne cherche pas et ne doit pas
chercher à donner un plus grand développement à
ce point. Samboangan sert à garantir Mindanao contre
l’ambition des autres nations européennes qui auraient
pu chercher à s’y établir, il sert de point de
relâche aux bâtiments qui vont fréquenter le port de
Manille, et enfin il les garantit contre les tentatives
des habitants des archipels environnants *.
* Notes 21, 22, 23, 24, 25, 26 et 27.
FIN DU TOME SEPTIÈME.