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1830.
Mai. ainsi que les petits ruisseaux ; nulle part nous ne
vîmes de travaux d’art.
La ville de Makassar se compose de deux parties
distinctes : le quartier malais et le quartier hollandais
; le campong Bouguis, qui s’étend sur la
plage de la mer sur un espace d’un demi-mille, se
compose d’une file de maisons en joncs bâties sur
pilotis, et laissant entre elles une ou deux rues
PI. cxxxi. très-irrégulières ; la principale rue est la plus rapprochée
du rivage ; c’est un véritable bazar bordé de
petites boutiques et d’ateliers ; elle est occupée par
plusieurs corps de garde destinés à défendre les communications
avec le quartier européen établi à ses
cotés. Ce quartier porte le nom de Wlaardingen ; il
est habité par les Européens et quelques Chinois ; les
rues en sont larges, bien alignées, coupées à angles
droits. Une muraille destinée à le couvrir des attaques
des indigènes l’entoure du côté du nord ; les
rues qui aboutissent au boulevard sont fermées par
des portes et défendues par des postes. Au sud de
Wlaardingen s’élève le fort Botterdam, isolé des habitations
par une vaste place. Ces fortifications renferment
dans leur sein plusieurs bâtiments destinés à
loger les troupes, et au besoin la population européenne
en temps de guerre. Enfin, au sud du fort
Botterdam s’élève encore le campong Baron, composé,
comme le campong Bouguis, d’une suite de
maisons en bambous assises de chaque côté de deux
ou trois rues qui courent parallèlement au rivage.
«,Les mes de Makassar, dit M. Boquemaiirel, sont
trop larges, trop bien alignées pour qu’on puisse
y trouver le moindre abri contre les ardeurs du so- p'
leil ; aussi sont-elles impraticables pour d’autres que
les indigènes depuis neuf heures du matin jusqu’à
quatre heures du soir. Les Européens qui ont bâti
des villes dans ces climats brûlants auraient pu adopter
des plans moins réguliers, moins grandioses,
pour se ménager un peu d’ombrage et de fraîcheur.
Les courants d’eau , les allées d’arbres et les massifs
de verdure, les portiques continus le long des rues et
sur les places publiques, contribuent autant à Fem-
bellissement des villes que ces longues fües de maisons
bien alignées dont l’éclatante blancheur reflète
sur le public, marchand, esclave ou promeneur, un
jour éblouissant et une chaleur accablante. Nous reprochons
donc aux Hollandais, qui ont si bien l’instinct
de la propreté et du confortable dans leurs habitations,
de ne point faire quelque chose pour ceux
qui ne peuvent jouir de ces délicieux asiles de Fopu-
lence et du repos.
« Ce n’est que peu d’instants après le lever ou
avant le coucher du so le il, que le voyageur curieux
peut prendre plaisir à parcourir la ville de Makassar,
à visiter en détail les étalages des marchands d’armes,
d’étoffes, de quincailleries, de fruits et de comestibles
qui garnissent la longue rue du Bazar; une
heure de contact avec cette population lâche et abrutie
apprend mieux à la juger que les plus belles
narrations. LesMakassars, ignorants et paresseux, ne
semblent aptes qu’à la pêche et à la navigation,
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