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 intestins  et  le  placent  ensuite  dans une  chaudière  où  ou  le  
 fait  bouillir  à  petit  feu  dans  de  Teau  de  mer  mêlée  d’écorce  
 de mimosa. Au bout de  trente  ou quarante minutes  on  le  retire  
 de  cette  eau  bouillante,  qui  Ta  suffisamment  c u it ,  pour  lui  
 donner la  dernière  préparation ,  qui  consiste  à  le  fumer ;  a  cet  
 effet,  on  le  place  dans une  chaudière  à  sec  sur  un  fourneau ,  
 en  le  remuant  constamment  et  jetant de  Teau  continuellement  
 pour  modérer  la  chaleur  et  produire  de la  fumée.  Après  cette  
 fumigation,  qu’on  fait  durer le  temps  nécessaire  pour  bien  les  
 dessécher ,  on  emballe les  holothuries dans des  caisses ,  et  elles  
 peuvent se  conserver  ainsi  un  temps  infini.  On se rend difficilement  
 compte de  la  passion  que  les habitants du  céleste : empire  
 ont pour le  tripang,  quand  on  voit  l’état  auquel  il  est  réduit  
 quand il est desséché et combien cette chair est alors dure et coriace.  
 Quand  il  est  frais,  il  a  le  gorit  de  Tencorné,  et peut-être  est-il  
 supérieur  aux  grosses  sèches ,  qui  sont  estimées  par  les  habitants  
 des  côtes  de  l’Océan  et  de  la Méditerranée.  La  présence  
 de  ces Bouguis dans la baie Raffles  lui  donna pendant  quelques  
 jours  un  aspect  assez  animé.  Le  petit  îlot de  l’Observatoire  fut  
 transformé en  un  vaste  atelier  pour la préparation  du  tripang ,  
 et  les naturels ,  qui  communiquaient  facilement,  surtout  à  la  
 marée basse,  de la terre  ferme  à  l’îlo t,  qui  n’en  est  .séparé  que  
 par des bas  fonds,  y affluèrent de  leur  côté. 
 ( M.  Dubouzet. ) 
 Note  9 ,  page  60. 
 A  une  heure  après  m id i,  le  commandant,  qui  avait  été  
 visiter  l’emplacement  de Tancien  établissement  anglais, revint  
 à bord, amenant deux naturels qu’il avait trouvés dans son excursion. 
  Ceux-ci  sont de  vrais  sauvages,  plus sauvages  que  tout  ce  
 que nous avons vu jusqu’ici  :  ils  sont complètement nus  et n’ont 
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 pour  tout  équipage  qu’une sorte  de panier  oblong  fait de  jones  
 tressés ; mais la vue des Européens et de leur bâtiment  ne paraît  
 pas  les  étonner beaucoup.  Rien de  tout  ce qui  se trouve  à  bord  
 n’excite  leur  curiosité  ou  leur  convoitise.  Prenant  une  mine  
 piteuse et un air affamé  ,  ce  qu’ils  expriment  fort clairement  en  
 frappant  sur  leur  ventre  creux  et  aplati,  ils  demandent  en  
 anglais du pain,  du  biscuit  (bread);  on  leur  donne  quelques  
 poignées de biscuits  vermoulus ,  qui  sont  dévorées  en  un  clin  
 d’oeil ; leurs petits paniers sont vidés presque aussitôt que remplis.  
 Décidément ces  pauvres  Australiens  sont les  gens les plus misérables  
 qu’il y ait  au  monde ,  car  à  les  voir  dévorer  leur  biscuit  
 moisi et plein d’insectes,  on peut  croire qu’ils n’ont  rien mangé  
 depuis  trois  jours.  Lorsque les  plus  pressants  besoins  ont  paru  
 satisfaits,  on  a  essayé  d’obtenir  de  nos sauvages quelques  renseignements  
 sur les tribus qui  vivaient  sur la côte  à Tépoque  de  
 l’occupation  anglaise,  on leur  a  nommé  quelques  chefs  qu’ils  
 ont paru connaître ,  en leur donnant  les qualifications de Man-  
 droueli,  Mambroué    plusieurs  habitent  encore  aux  environs  
 de  la  baie Raffles.  C’est tout  ce que j’ai  pu  comprendre à  
 cette  pantomime,  qui  a  été  souvent interrompue par  le  geste  
 plus  expressif  de  ces  affamés,  qui  demandaient encore bread , 
 bread. 
 A  trois  heures,  nous  vîmes  une  mauvaise  pirogue  portant  
 trois naturels  se  diriger  sur  Tîle de  l ’Observatoire;  cette  île  est  
 jointe  à  la  côte  par  un  récif  qui,  à  marée  basse,  permet  de  
 passer à  gué.  Pour  éviter  toute  surprise  ou  attaque  de  ce  côté,  
 on  a envoyé  avant la  nuit des  armes  à  ce  poste ,  mais  nos  sauvages  
 paraissent  jusqu’ici  très-inoffensifs ;  leur  pirogue,  après  
 s’être  arrêtée  quelques instants  sur Tîle ,  arriva  à  bord  de  1 A s trolabe, 
   où nous  eûmes le plaisir  d’examiner de près  ce  produit  
 de  l’industrie  australienne.  Cette  pirogue ,  si  toutefois  il  est  
 permis  de  lui donner  ce  n om ,  est  faite  avec  de  larges  bandes