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 du  village,  je  parvins  à  abattre  quelques  oiseaux  
 d’un  plumage magnifique  que je  ne  possédais  point  
 encore ; j ’y rencontrai des cultures nombreuses, mais  
 souvent dévastées,  et  ensuite  une  immense  quantité  
 de  troncs du  palmier  sagou, dont la moelle  sert  aux  
 indigènes  à  préparer  les  espèces  de  petites  galettes  
 qu’ils exportent dans les  îles malaises. 
 «  Les  naturels  qui  m’accompagnaient  m’avaient  
 prévenu  qu’il  existait  dans  l’île  beaucoup  de  cerfs  
 et une très-grande  quantité de  cochons  à  l’état  sauvage, 
   qui  ruinaient  leurs  plantations ;  en  effet,  dans  
 chaque  fourré  que  nous  traversions,  nous  débusquions  
 plusieurs  de  ces  animaux.  Nous  entendions  
 distinctement  le  bruit  qu’ils  faisaient  en  fuyant  à  
 travers les  brousailles, mais la forêt était trop épaisse  
 pour  pouvoir  les  poursuivre,  et  même  je  n’en  vis  
 jamais.  Dans  l’après-midi  je  ralliai  le  rivage  et  je  
 le trouvai sillonné profondément par ces animaux qui  
 chaque  soir,  me  dirent  mes  guides,  venaient  à  la  
 marée  basse  dévorer  les  coquillages  que  les  eaux  
 avaient laissés  sur la grève  en se  retirant.  M.  Lafond  
 avait fait la même  remarque,  et comme m o i,  il avait  
 formé  le  projet de  passer  la  nuit  à terre  pour  y  attendre  
 le  gibier  à l’affût. Nous  nous  entendîmes bien  
 vite,  et  après  notre  dîner  nous  nous  embarquâmes  
 dans  le  petit  canot.  Le  temps  était à Forage,  la distance  
 du  navire à la  côte était  considérable,  la  prudence  
 nous eût peut-être  commandé  de  renvoyer  la  
 partie  au  lendemain ;  mais  l’orage  n’éclata  que  
 lorsque  l’embarcation  qui  nous  portait  eut  rallié 
 heureusement  la  corvette,  après  nous  avoir  déposés  
 à  terre. 
 «  Il  était  à  peu  près  sept  heures  lorsque  nous  
 traversâmes  le  village  de  Warrou  ;  il  respirait  
 un  air  de  gaieté;  c’était  l’heure  du  repas  des  
 indigènes  ;  devant  chaque  case  un  feu  était  allumé, 
   autour  de  son  foyer  étaient  groupés  tous  
 les  membres  des  familles  en  attendant  que  leurs  
 aliments  fussent  cuits  pour  les  manger.  Grâce  à  
 l’obscurité  qui  commençait  à  être  très-grande,  les  
 femmes  n’étaient  plus  séquestrées;  elles  pouvaient  
 respirer  l’air  frais  et  embaumé  apporté  par  les  
 brises  du  soir  dans  ces  chaudes  contrées  des  tropiques  
 ,  tout  en  vaquant  aux  soins  domestiques  
 qui  leur  sont  dévolus;  elles  pouvaient  sans  crainte  
 donner  un  libre  cours  à  leur  gaieté;  elles  semblaient  
 heureuses  de jouir  d’un  moment  de  liberté,  
 leurs  causeries  animées  donnaient  à  cette  petite  
 cité  un  air  de  vie  que  je  ne  lui  connaissais  
 point. 
 «  Nous  nous  rendîmes  directement  à  la  maison  
 du  chef  pour  lui  demander  l’hospitalité;  nous  eûmes  
 quelque  peine  à  lui  faire  comprendre  le  but  
 de  notre visite,  et  nous fûmes  d’abord  assez  froidement  
 reçus;  mais  ensuite,  à  la  vue  de  deux foulards  
 de  coton  rouges que  je  retirai  de  ma  carnassière,  
 la  figure de Safi-Rouddin s’épanouit,  et  il  ne  fit  plus  
 aucune  difficulté  pour  nous  admettre  à  reposer  
 sous  son  toit.  Bientôt  même  notre  hôte  s’apercevant  
 que  j’attachais  un  grand prix  à  mes  foulards ^ 
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