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 métis issue de Malais et de Papous. Quelques-uns de ces hommes  
 qui paraissent être  les chefs, portent la chevelure crêpée, mais ils  
 ne représentent exactement ni le port,  ni la stature des Papouas ;  
 leur peau  noire reflète  une  teinte de  cuivre  assez vive,  de sorte  
 qu il serait difficile de dire quelle  est celle de  ces  deux  couleurs  
 qui l’emporte sur l’autre. Leur taille se rapproche de celle des Malais  
 ; aussi est-elle au-dessus de la moyenne et dépasse-t-elle beaucoup  
 celle des Papous. Ils sontbien faits  et plus vigoureux que ne  
 le  sont  les  races  qui  leur  donnèrent  le  jour ;  les  traits de  leur  
 figure  ne sont point  aussi délicats que  ceux des Papous, dont le  
 visage  a  des formes assez déliées, mais ils en ont  conservé le type  
 de physionomie.  Ils en  ont les grands yeux,  sans  en  avoir  le  regard  
 sérieux  dans  l’âge  mûr,  doux  et  mélancolique  dans  la  
 jeunesse ;  la  vivacité  de  leur  regard  décèle  au  contraire  leur  
 alliance avec les Malais. 
 Ces métis diffèrent de ceux que MM. Dumont d’Urville, Quoy  
 et Gaimard  observèrent à Waigiou  et dont ils  nous  tracèrent  le  
 portrait  ;  les  habitants  de  la baie  Triton  l’emportent beaucoup  
 en beauté sur  les  hommes  décrits par  ces  célèbres  voyageurs.  
 Il faut en  rechercher  la  cause dans  des origines différentes. 
 Les Métis  de Waigiou  résultent du croisement  des Malais  des  
 Moluques  avec  les  Papous  ;  or  les  habitants  des  Moluques  
 sont les moins beaux desMalaisiens : leur peau brune, leurs traits,  
 ordinairement très-grossiers, trahissent leurs fréquents mélanges  
 avec les  anciens  aborigènes de cette partie du globe, les Alfaquis,  
 lesquels vivent encore sur une  chaîne  que  l’on  peut  considérer  
 comme  non interrompue  de  l’intérieur  de  la Nouvelle-Guinée  
 etdes desMoluques aux montagnes des Philippines et de Formose. 
 La position  géographique des  habitants  de  la baie Triton les  
 met au contraire  en rapport avec des Malaisiens  infiniment plus  
 beaux :  ce sont  les  indigènes de Célèbes, des îles  de la Sonde  et  
 en particulier  de Timor.  Ces  derniers  sont,  physiquement parlant, 
   les moins  désagréables  des  hommes  de  la  Malaisie  occidentale. 
 Ce simple rapprochement est le point de départ pour débrouiller  
 la  confusion  des  espèces  et  des  races  qui peuplent  aujourd’hui  
 la Malaisie.  ^ 
 {M.  Hombron.) 
 Note  3 3 , page  145. 
 (B a ie   T r i t o n . )   Là aussi un essai de colonisation  fut tenté ;  les  
 Hollandais  avaient  sans doute choisi  ce  lieu  pour s’opposer aux  
 progrès de la  colonie de la baie Bafles ;  mais ,  ainsi  que de cette  
 dernière,  il n’en  reste que quelques vestiges  et quelques tombes ! 
 H  n’est point  de  contraste  plus grand que celui  qu’offrent  ces  
 deux points : d’un côté , la baie Bafles, avec sa verdure uniforme,  
 son sol égal et bas ,  son  aspect monotone ; i c i ,  au contraire, une  
 nature des plus pittoresques ;  de hautes montagnes boisées de  la  
 base au  sommet,  et  séparées par d’étroits vallons ; d’énormes rocbers  
 jetés  çà  et là ,  tantôt suspendus  sur  le penchant  des  collines, 
   tantôt  sortant  de  la  mer  et  formant  de  petits  îlots  verdoyants; 
  partout, enfin, d’immenses forêts vierges.  Le lieu choisi  
 pour l’établissement est  une plage  couverte  d’arbres et adossée à  
 une montagne,  ou plutôt à un immense rocher conique, de l’effet  
 le plus bizarre.  Quoique  coupé  à pic  dans  la  partie  qui  regarde  
 la b a ie ,  il  est  néanmoins  revêtu d’une  végétation  vigoureuse  
 sur sa  croupe et dans  toutes ses anfractuosités. 
 La  colonie  pouvait  s’étendre  sur  le  rivage ;  mais  en arrière  
 elle était arrêtée par  cette barrière impénétrable, par cette haute  
 muraille qui s’élançait  brusquement dans  les airs,  et  auprès de  
 laquelle  nos  deux  corvettes  paraissaient  comme  deux  faibles  
 chaloupes. 
 IjC  sol  occupé jadis par les  colons offrait çà et là quelques mon• 
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