250 NOTES.
Ces motifs, joints sans doute à d’autres raisons que j’ignore,
engagèrent le commandant de l’expédition à abandonner un
projet dont la réalisation lui paraissait douteuse sinon impossible.
( M. Marescot. )
Note 8 , page 60.
Nous avions trouvé la veille une aiguade où on fit assez facile-
mentde l’eau très-potable quoique un peu saumâtre. Cette aiguade
se trouvait à trois milles des vestiges de l’établissement anglais ;
c’est une rivière où il y a une barre à l’embouchure quiestpresque
à sec à marée basse , mais où une chaloupe chargée peut passer à
mi-flot. On est obligé de perdre une marée pour la passer seulement
quand la marée est tout à fait basse. Le pays voisin est
T in peu plus agréable que les environs du mouillage, et les pâturages
sont fréquentés par des troupeaux de kangarous ; un de
nos chasseurs tua un de ces animaux, sa chair fut trouvée délicieuse
etfournit avec lepoisson que la pèche nous produisit assez
abondamment dans le commencement de la relâche, tant sur
Tîle que sur le continent, de quoi varier un peu la nourriture
monotone du bord. Comme cette aiguade , quelque imparfaite
que soit la qualité de Teau, est la plus commode qu’il y ait dans
toute la baie, il est bon de la signaler : en suivant la plage depuis
l’ancien établissement en remontant vers le sud, la côte
est bordée presque partout de palétuviers, et on ne voit que deux
plages de sable remarquables. La plus occidentale, c’est-à-dire
la plus éloignée, est celle qui répond à l’embouchure de larivière,
mais comme celle-ci est elle-même couverte de mangliers, il
faut suivre de très-près la côte avec un canot, pour la voir.
Nous n’eûmes pendant notre relâche à Raffles-bay guère d ’autre
distraction que celle de la chasse que la chaleur rendait très-
pénible, et la recherche des curiosités naturelles que ce pays
NOTES. 251
possède en grand nombre; quoique la saison commençât à passer,
la botanique offrait encore d’assez grandes richesses....
La mousson du S-E. parut définitivement rétablie le 1" avril;
après des grains très-violents, le ciel s’épura et elle soufila régulièrement
depuis cette époque......
Le 2 a v r il, nous vîmes arriver plusieurs bateaux bouguis
qui vinrent mouiller près de nous ; ils commencèrent à pêcher
sur toute la côte, et à préparer à terre les holothuries
sur la petite île de T Observatoire. Depuis un temps immémorial
, les Bouguis de Makassar viennent faire cette pêche
sur la côte nord de la Nouvelle-Hollande où le tripang abonde
et où il est d’excellente qualité; ils y ont précédé sans doute
les premiers navigateurs hollandais. Ils partent en général de
Makassar à la fin d’octobre , quand la mousson d’ouest est bien
établie, touchent à Timor, et viennent attaquer cette côte près
de Tîle Melville, visitent tous les ports et anses depuis ce point
jusqu’au golfe de Carpentarie ; ils commencent à effectuer leur
retour en a v r il, en visitant de nouveau tous les points pour faire
une seconde pêche ; en quittant cette cote, ils rentrent chez eux
en très peu de temps. Là, les nombreux courtiers chinois achètent
le produit de la pêche, et l’expédient en Chine. Cette denrée
est très-recherchée, elle procure de grands bénéfices aux armateurs
et aux capitaines bouguis, car malgré la quantité de
monde employée par eu x , le salaire est si faible et la nourriture ,
qui consiste en riz et poisson salé, est si peu coûteuse , que les
frais d’armement ne sont pas à beaucoup près aussi considérables
que si des bâtiments et des matelots européens étaient
employés à cette pêche. A peine a-t-on péché le tripang, opéia-
tion qui s’exécute en plongeant pour aller le chercher au fond ,
car les holothuries tapissent le fond de la mer , qu on le porte
à terre pour le préparer : on lui fait d’abord jeter un bouillon
dans Teau salée, après cela des hommes s’occupent à en enlevei
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