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 Ces motifs,  joints  sans  doute  à  d’autres  raisons  que j’ignore,  
 engagèrent  le  commandant  de  l’expédition  à  abandonner  un  
 projet  dont  la  réalisation  lui  paraissait  douteuse  sinon  impossible. 
 ( M.  Marescot. ) 
 Note  8 ,  page  60. 
 Nous avions trouvé la veille  une  aiguade où on  fit assez facile-  
 mentde l’eau très-potable quoique un peu saumâtre. Cette aiguade  
 se  trouvait à  trois milles des vestiges de l’établissement  anglais ;  
 c’est une rivière où il y a une barre à l’embouchure quiestpresque  
 à sec à marée basse ,  mais où une  chaloupe chargée peut passer à  
 mi-flot.  On  est  obligé  de perdre  une  marée pour la passer seulement  
 quand  la  marée est  tout à fait basse.  Le pays  voisin  est  
 T in   peu plus agréable  que  les  environs du mouillage, et les pâturages  
 sont fréquentés par  des troupeaux  de kangarous ;  un de  
 nos  chasseurs  tua un  de  ces  animaux,  sa chair  fut  trouvée délicieuse  
 etfournit avec lepoisson que la pèche nous produisit assez  
 abondamment  dans le  commencement  de  la  relâche,  tant  sur  
 Tîle  que sur  le  continent,  de  quoi  varier  un peu  la nourriture  
 monotone  du bord.  Comme  cette  aiguade  ,  quelque imparfaite  
 que  soit la qualité de Teau, est la plus  commode qu’il y  ait dans  
 toute la baie,  il est bon  de  la  signaler :  en  suivant la plage depuis  
 l’ancien  établissement  en  remontant  vers le  sud,  la  côte  
 est bordée presque partout  de palétuviers,  et on ne voit que deux  
 plages  de  sable  remarquables.  La plus  occidentale,  c’est-à-dire  
 la plus éloignée, est celle qui répond à l’embouchure de larivière,  
 mais  comme  celle-ci  est  elle-même  couverte  de mangliers,  il  
 faut suivre  de  très-près  la  côte  avec  un  canot,  pour la voir. 
 Nous n’eûmes pendant notre  relâche à Raffles-bay guère d ’autre  
 distraction que celle de  la  chasse que la chaleur rendait très-  
 pénible,  et  la  recherche  des  curiosités  naturelles  que  ce  pays 
 NOTES. 251 
 possède  en grand nombre;  quoique  la  saison  commençât à passer, 
   la botanique offrait encore d’assez grandes richesses.... 
 La mousson du S-E.  parut définitivement rétablie le 1" avril;  
 après des  grains  très-violents,  le  ciel  s’épura  et  elle  soufila régulièrement  
 depuis  cette  époque...... 
 Le  2  a v r il,  nous  vîmes  arriver  plusieurs  bateaux  bouguis  
 qui  vinrent  mouiller  près  de  nous ;  ils  commencèrent  à  pêcher  
 sur  toute  la  côte,  et  à préparer  à  terre  les  holothuries  
 sur  la  petite  île  de  T Observatoire.  Depuis  un  temps  immémorial  
 ,  les  Bouguis  de  Makassar  viennent  faire  cette  pêche  
 sur la  côte  nord  de  la Nouvelle-Hollande  où  le  tripang  abonde  
 et  où  il  est  d’excellente  qualité;  ils  y  ont  précédé sans  doute  
 les  premiers  navigateurs  hollandais.  Ils partent  en  général de  
 Makassar à la  fin  d’octobre , quand  la mousson  d’ouest  est bien  
 établie, touchent  à Timor,  et viennent attaquer  cette côte près  
 de Tîle Melville,  visitent tous  les ports  et  anses  depuis ce point  
 jusqu’au  golfe de Carpentarie ;  ils  commencent à effectuer leur  
 retour en a v r il,  en visitant de nouveau tous les points pour faire  
 une seconde pêche  ; en quittant cette  cote,  ils  rentrent  chez eux  
 en  très peu de temps.  Là,  les  nombreux  courtiers chinois achètent  
 le produit de la pêche,  et l’expédient en Chine.  Cette denrée  
 est  très-recherchée, elle procure de grands bénéfices aux armateurs  
 et  aux  capitaines  bouguis,  car  malgré  la quantité  de  
 monde employée par eu x , le salaire est si faible et la nourriture ,  
 qui  consiste  en  riz et poisson salé,  est  si peu  coûteuse ,  que les  
 frais  d’armement  ne  sont pas  à  beaucoup  près  aussi  considérables  
 que  si  des  bâtiments  et  des  matelots  européens  étaient  
 employés à  cette pêche. A peine  a-t-on péché  le  tripang,  opéia-  
 tion qui s’exécute  en plongeant  pour aller  le chercher au  fond ,  
 car  les holothuries  tapissent le  fond  de  la  mer ,  qu on le  porte  
 à  terre  pour  le  préparer :  on  lui  fait d’abord  jeter un bouillon  
 dans Teau salée,  après  cela des hommes  s’occupent  à  en  enlevei 
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