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l’alcool et destinée au Jardin des Plantes , et sa chair mangée :
elle était délicieuse, et on ne se plaignit que d’une chose, c’est
qu’il y en eût trop peu.
[M . H . J a c q u in o t.)
Note 27, page 1A5.
Le 2 6 , le ciel étant dégagé, le temps beau, je fis avec le commandant
d’Urville une excursion vers la rivière ; nous quittâmes
les corvettes à six heures du matin, et nous atteignîmes promptement
son embouchure. Après avoir remonté l’espace de trois
à quatre milles environ, nous ne voulûmes pas poursuivre
davantage, à cause de la fatigue inutile qu’une plus longue
lutte eût causée à nos canotiers ; le courant, que nous avions,
dès le principe, estimé de un à deux noeuds, avait augmenté
progressivement, et se trouvait alors de quatre à cinq. Cette
rivière, large en quelques endroits de soixante-dix à quatre-
vingts toises, se rétrécit de la moitié sur certains points, et présente
, une fois la barre franchie , une profondeur constante de
seize à vingt pieds. Les deux rives, envahies partout par les
racines tortueuses des palétuviers, et par une v^lse molle et noire,
ne présentent aucun point abordable ; mais, d’un autre côté,
1 on ne saurait se lasser du spectacle que présentent sans cesse
au regard deux murailles d’une végétation forte, épaisse et
variée, et 1 on éprouve un véritable plaisir en naviguant sous la
voûte d une fraîcheur agréable que forment les cimes élevées
q u i, d un bord à l’autre, viennent s’unir entre elles, en interceptant
les rayons du soleil.
Parmi les arbres que nous observâmes, nous vîmes surtout
une grande quantité de muscadiers sauvages entièrement chargés
de fruits. La noix , un peu plus longue que celle qui se récolte
aux Moluques, est, comme e lle , recouverte d’un macis rouge
et brillant, mais ne possède aucune de ses qualités aromatiques ;
elle a un goût âpre, piquant et désagréable, et ne serait susceptible
d’aucun emploi.
( M . J a c q u in o t. )
Note 2 8 , page 1A5.
Le 2 4 , nous fûmes à la recherche d’une aiguade autre que la
rivière, dont nous craignions que l’eau ne se conservât pas bien ;
après bien de la peine, on réussit à trouver près de la plage,
à deux cents toises environ dans TEst de la limite de l’ancien
établissement hollandais, un grand réservoir constamment alimenté
par les eaux qui suintaient du sol voisin ; Teau était excellente,
on pouvait la puiser à toute heure, excepté au moment
où la marée était tout à fait pleine ; car alors la mer venait si
près qu’elle rendait Teau saumâtre : elle pénétrait en effet à travers
les couches sablonneuses du sol supérieur......
Les naturels de la pirogue que nous avions vue la v eille, vinrent
à bord; Tun d’eux, qui parlait un peu le malais, en montant
à bord, commença par faire un petit cadeau de cocos, de
fruits de jacquier sauvage et de papayes pour se faire bien
accueillir.
Il me rappela par son physique , ainsi que ses compagnons,
les naturels des îles Salomon. Tous n’avaient pour vêtement
qu’une ceinture en étoffe de coton, quelques bracelets en paille
ornés de coquilles, assez bien faits ; quelques-uns portaient,
comme les Malais, un mouchoir sur la tête, et ils avaient tous à
leur cou des fétiches en bois ou en os sculptés. Leur pirogue
avait une toiture qui en faisait pour eux une espèce de maison
flottante, comme celle des Orang kayas des îles Malaises.
{M. D u b o u z e t.) t >