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 mirent  le  lendemain  de  nous  trouver  encore  assez  
 rapprochés  de  cette  position  pour recevoir une  embarcation  
 envoyée par  le commandant de cette petite  
 station. Cet  officier était  une  de  nos  anciennes  connaissances  
 d’Amboine;  il  avait  reconnu  nos  navires  
 la veille  au  so ir ,  et il  s’était  empressé  le  lendemain,  
 en  apercevant  de  nouveau  nos  corvettes,  de  m’envoyer  
 un  sous-officier,  afin de me  présenter  ses compliments  
 , me faire des offres de service,  et enfin m’engager  
 à aller le  visiter avec mes navires. Les cochons  
 sauvages  et  les  cerfs  étaient,  au  dire  de  notre  visiteur  
 ,  très-nombreux  autour  du  petit établissement.  
 Le  seul  délassement de  la  garnison consistait à  leur  
 faire  la  chasse,  dont  le  produit  était  d’autant  plus  
 précieux  qu  il  parait  que  la  mer  y  est  très-pauvre  
 en  poisson. 
 Je  n’avais point  le temps  de mouiller sur  la  rade ;  
 j  étais pressé  d’arriver  a Batavia,  et  je  comptais  sur  
 ma  route  faire  une  relâche  autrement  importante  
 devant  l’établissement de Makassar.  Toutefois,  j’obtins  
 de  ce sous-officier,  qui  se rappelait m’avoir vu  à  
 Amboine  en  1823,  lors  de mon  passage  sur VAstrolabe  
 , quelques renseignements  qu’il ne  sera  pas inutile  
 de  consigner ici.  Les voici  : 
 Le commandant de  l’établissement était  le  lieutenant  
 Schwab;  il avait remplacé  le  lieutenant Carron,  
 mort  à  son  poste  deux  mois  auparavant.  Il  avait  
 50  hommes  sous  ses  ordres.  Le  littoral  de  file   
 Céram  est  divisé  en  huit  districts,  dont  quatre,  
 ceux  de  la  partie  ouest,  dépendent  d’Amboine  ;  ce 
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 sont  :  Hatiling,  V a h a ï,  Savaï et Surinam ;  ceux de  
 l’Est  dépendent  de  Banda  :  ce  sont  Warou,  Keni-  
 bar ,  Helevai,  et  un  quatrième  dont  le  nom  m’a  
 échappé.  Parmi  ces derniers,  le poste  de Warou  parait  
 être  de  beaucoup  le  plus important.  Toutefois,  
 Safi-Rouddin  n’a  que  le  titre  dCorang-kaya,  tandis  
 que  plusieurs  chefs  des  autres  villages  portent  celui  
 plus  relevé  de  radja.  On  n’estime  pas  à  plus  
 de  700 à 8001e nombre  des habitants de Vahaï;  deux  
 postes  de  50 hommes  suffisent au  gouvernement des  
 Moluques  pour  conserver  sous  sa  dépendance  la 
 vaste  terre  de  Céram.  Quant  aux Alfouras,  malgré 
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 la mauvaise  réputation  dont  ils jouissent  à  tort  ou  à  
 raison,  ils  paraissent  très-inoflensifs.  La  vue  seule  
 du  pavillon  hollandais  suffit  pour  en mettre  le  porteur  
 à  l’abri  de toute insulte.  La garnison communique  
 avec Amboine par  la  voie  de  terre  à  travers  ces  
 tribus  de  l’intérieur.  Le  porteur  des  dépêches  met  
 ordinairement  quatre  jours  pour  faire  ce  trajet.  Je  
 profitai de la circonstance  pour  écrire au gouverneur  
 de Stuers  et lui donner notre  itinéraire,  tout  en me  
 rappelant à son  souvenir ;  pu is,  après  avoir  fait  un  
 paquet  de  papier  blanc  dont  le  lieutenant  Schwab  
 m’avait fait la demande,  je  congédiai  son  envoyé  en  
 le  chargeant  de  lui  témoigner  toute  ma  reconnaissance  
 ,  et de  lui  exprimer  le  regret que  j’éprouvais  
 de  ne  pouvoir aller le visiter. 
 Les  terres  de  Céram  paraissent  plus  uniformes  
 vers l’ouest que vers l’est ;  elles se terminent  à la mer  
 par  des  pentes  rapides  qui  leur  donnent,  vues  du 
 1839. 
 Mai. 
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