TV
i i .
j j i
*
il' î
.i: ' i
iiri.'.Kl m3E e-X
I S !
Wlü~'
8.
étaient venus faire des descentes sur leur île. »
Il est bon de remarquer que ces assertions des
habitants de Warrou se trouvent singulièrement contredites
par les Papouas que nous avons rencontrés
au havre Dubus ; ceux-ci se plaignaient à leur tour
des descentes fréquentes des praos malais dans le
but de faire des esclaves; il est vrai que cette accusation
ne porte pas exclusivement sur les habitants
de Céram. La race malaise est répandue sur
toute la surface des îles qui forment le grand archipel
d’Asie, et parmi eux la race abâtardie du littoral de
Céram ne fut jamais celle des plus dangereux pirates ;
toutefois le grand nombre d’esclaves papouas que
nous remarquâmes dans le village de Warrou faisait
suffisamment pressentir que plus d’une fois ses habitants
ont tenté des expéditions sur les rivages
de la Nouvelle-Guinée.
Il eût été curieux de s’étendre dans les alentours
du village et de pénétrer dans l’intérieur pour y visiter
la race peu connue encore des arafouras. Tout
autour de Warrou la forêt paraissait épaisse et garnie
de lianes qui en rendaient le parcours très-difficile,
mais de nombreux sentiers bien battus et partant
du vdlage semblaient se diriger vers l’intérieur dans
toutes les directions, ce qui ferait croire, comme du
reste nous le répétaient les Malais, qu’i i existe de
fréquentes relations entre eux et les arafouras. Malheureusement
je ne pouvais donner que fort peu de
temps à cette relâche; d’ailleurs les habitants du
iittoral répétaient sans cesse que bien que dans l’érr
157
tat actuel ils fussent en paix avec les habitants de
l’intérieur, il y aurait du danger pour nous de pénétrer
jusqu’à eux. En outre, des douleurs aiguës ne
me permettaient plus de me mouvoir que difficilement,
et je dus renoncer à toute excursion éloignée ;
dès le soir tous nos préparatifs furent faits pour appareiller
le lendemain.
A sept heures nos ancres étaient levées et nous
étions prêts à déployer nos voiles, lorsque je vis une
pirogue du pays chargée d’un énorme cochon et
montée par plusieurs de nos officiers qui la conduisaient
eux-mêmes, quitter la plage et se diriger sur
nous: c’étaient nos chasseurs qui après avoir passé
la nuit à terre ralliaient le bord avec leur gibier.
Cette pirogue était suivie par plusieurs autres montées
par les naturels ; cette fois-ci encore l’horreur des
indigènes pour le cochon avait été telle qu e, malgré
toutes leurs promesses, nos officiers n’avaient pas pu
trouver un seul de ces avides mais fanatiques musulmans,
qui voulût bien les aider à regagner le navire
; voici du reste le récit que fait M. Dumoulin de
sa course nocturne à l’affût des cochons sauvages:
« Dès le lendemain de notre arrivée au mouillage
j’étais descendu à terre pour visiter le village et les
environs ; les quelques maisons qui le composaient ne
m’arrêtèrent que quelques instants ; et guidé par deux
indigènes que l’appât du gain et l’espoir d’une récompense
avaient attachés à mes pas, je me jetai à Taven-
ture dans la forêt. Sur les rives de la petite rivière
dont l’embouchure est située à l’ouest et tout près
1839.
Mai.
9.
lIilf»e lil! li'i ■
lé: ■
lisii -'iiSxl lii 4
i ■
• i ;i