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 du Triton.  Uu cliou-palmiste que nous mangeâmes d’abord sans  
 résultat fâcheux,  et  que  je  supposai provenir de  Vareca globu-  
 lifera  ( l’arbre  était  sans  fruits  et  sans  fleurs ),  détermina  plus  
 tard des  vomissements parmi  plusieurs  personnes. Cet arbre est  
 très-commun  sur  les bords de  la rivière.  Il  faut  se  méfier  des  
 palmistes toutes les  fois que  l’espèce  n’en  est  pas  bien  connue.  
 Il  serait possible que les accidents  éprouvés n’aient été dus qu’à  
 l ’âge du bourgeon :  il résulterait  alors de ce fait  que ses  feuilles  
 les  plus  jeunes,  les  plus  centrales,  seraient  seules  un  aliment  
 salutaiie ? .................................................................................................. 
 (Australie).  A la  vue d’un règne  végétal aussi  spécial on  eût  
 été  fondé à penser  que les animaux  de  l’Australie devaient  aussi  
 présenter  des anomalies :  or  la singulière  gestation  de la plupart  
 de ces animaux fût venue confirmer la justesse de cette assertion !  
 mais l’homme lui-même  s’y  présente  avec une physionomie exceptionnelle. 
   Il est  sur la  côte nord  de  ce  continent ce qu'il est  
 sur  tous les  autres points de  ce pays ;  son  extérieur est aussi dégradé  
 que son  esprit est borné, sa pensée ne s’exerce que  sur les  
 objets propres  à  satisfaire  ses  appétits brutaux.  Son insensibilité  
 matérielle est parfaitement en rapport avec l ’impassibilité  de son  
 intelligence ;  aussi,  au  milieu  des matériaux propres à  la construction  
 d’habitations  et de pirogues,  ne fait-il  rien  pour améliorer  
 son sort :  il  vit  en plein  air  et  se  contente  de  ramasser  
 quelques  coquilles  au  bord  de la  mer.  Le degré  d’intelligence  
 de  cette malheureuse  créature,  d’accord avec  son  insensibilité  
 physique,  la  rend  incapable d’aucune production!  . . . .   « Ces  
 «  contrées étaient habitées  par  l’espèce humaine depuis nombre  
 « de siècles  et  leurs  générations  successives  avaient  paru et dis-  
 «  paru  sur  ce s o l,  sans  y  laisser  la moindre  trace  de  leur pas-  
 « sage  !  »  Cette  réflexion  de M.  Dumont d’Urville ,  à propos 
 *  D’Urville,  oyage  de  V A s t r o la b e ,  1833,  tom.  V,  l ’"  partie  ,  page  32. 
 des Tasmaniens, aurait  pu  être inspirée par  la  triste  contemplation  
 des peuplades  australiennes ,  sans  exception ,  car les  excellentes  
 descriptions que  nous  ont données  les voyageurs français  
 et anglais,  Förster,  Péron,  d’Urville,  Quoy  et  Gaimard entre  
 autres,  ne nous  laissent aucun  doute sur  la hideuse  conformité  
 des  habitants  de  ce pays,  et nous avons  retrouvé le  même  type  
 sur la côte  septentrionale de la Nouvelle-Hollande. 
 Leur chevelure  retombe  en longues  mèches  tournées  en  tire-  
 bouchon, ce qui leur donne un peu l’aspect de ces têtes de fleuves,  
 couvertes  de  mousse,  qui  ornent  les  bassins  de nos parcs. Leur  
 seule toilette consiste à  se  barbouiller  de chaux ,  en  traçant sur  
 leur  peau  des lignes dénuées  d’originalité  dans leur  disposition  
 et qui  semblent  être le résultat informe du  jeu d’un enfant.  Le  
 nec  p lu s  u ltra   de  leur pittoresque  paraît consister  à  se donner  
 l’apparence  d’un  squelette  en passant  une  traînée de blanc sur  
 le  trajet  de chacun de  leurs  os.  Leur  vaste  chevelure  leur  fait  
 une  tête  énorme  qui  contraste  d’une manière  désagréable  avec  
 la maigreur de  leurs membres.  Leur gros ventre  flasque et pendant  
 ne  corrige  en rien  la laideur  de  leur  ensemble pauvre  et  
 mal fait.  Leurs  grands yeux injectés n’augmentent pas les difformités  
 de  leur  figure ;  mais leurs  grosses  pommettes,  leur  front  
 fuyant,  la  saillie  de  leur  énorme  maxillaire  supérieur,  leurs  
 moustaches  et  leur  barbe  crépues,  la  grande  ouverture  de  
 leur bouche,  les  rides  épaisses  qui  sillonnent  leur  fa ce ,  tout  
 cela  forme  un  masque  repoussant  dont nul  animal ne  fournit  
 d’exemple.  Il  y  a  là  ,  dans  ces  traits,  un mélange  de  brutalité  
 et d’expression humaine qui a  quelque chose de repoussant  et de 
 monstrueux ; 
 (N o u v e l l e -G u i n é e   )  Le petit  nombre d’habitants  que  j’ai observés  
 sur les bords de la baie du Triton  appartenaient à une race