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larges, et le fond était garni de grandes plaques de
talc destinées peut-être à rendre cette coiffure imperméable.
Trompé sans doute par la similitude des
couleurs qui composent les pavillons français et hollandais,
ce brave Orang-Kaya s’était paré de tous ses
atours pour venir nous visiter, croyant venir recevoir
quelque inspecteur de la compagnie, envoyé de Batavia
pour visiter les sujets du roi Guillaume. Son
escorte était nombreuse ; chacun de ses acolytes était
chargé auprès de lui d’une mission spéciale : l’un
portait son parasol de papier ; un autre la canne à
pomme d’argent, marque distinctive de son autorité;
un troisième la boîte à bétel, dont tous ces
hommes paraissent faire u sage, car tous ont les
dents aussi noires que s’ils eussent pris soin de les
teindre de cette couleur. Toutefois notre homme ne
tarda pas à chercher à tirer parti auprès de nous de
la visite dont il nous avait honorés. Après nous avoir
appris que le village de Warrou ne possédait pas même
lin seul Européen et que le poste hollandais était placé
dans la petite baie Vcihai, entre Warrou et Sevai, il répondit
à nos questions au sujet des vivres que nous
pourrions nous procurer au mouillage, que les habitants
avaient beaucoup de poules, de chèvres et de légumes
, et il s’établit notre fournisseur. Dès le début,
il nous fut facile de reconnaître que nous avions affaire
à un marchand des plus intéressés et des plus
adroits. Son nom était Safi-Rouddin et son véritable
métier était celui de marchand.
Nous étions à peine mouillés que je rengageai à
descendre à terre dans mon embarcation ; nous dé- R®29. Mai.
barqiiâmes sur la plage au milieu du village, c o m - c x x v i i
posé d’une soixantaine de maisons, toutes à deux
étages, bâties â la mode malaise. L’étage supérieur
était destiné aux femmes, le plancher du premier
ou du rez-de-chaussée était élevé d’un mètre environ
au-dessus du sol. Chacune de ces maisons, construites
sur un plan uniforme, était entourée de petits monuments
en pierres sèches, destinés â recueillir tous
les membres d’une même famille après leur mort. Chaque
famille avait son tombeau, soigneusement entretenu
, ce qui indiquait un grand respect pour les morts.
Tous les habitants étaient des Malais mélangés avec
des esclaves papouas. Ce mélange donnait â cette population
un caractère particulier intermédiaire entre
les types malais et papouas, qui diffèrent entre eux
par la couleur de la peau. Tous se disaient musulmans
: aussi ils n’élevaient point de cochons ; mais
ceux-ci étaient tellement nombreux à l’état sauvage,
que chaque soir les plages de la mer étaient labourées
par ces animaux qui, pendant la nuit, venaient se
vautrer dans la vase , et y chercher des coquillages
dont ils se nourrissent.
Aussitôt que nous eûmes mis pied â terre, T Orang-
Kaya me conduisit vers sa demeure, en me donnant â
peine le temps de m’arrêter devant la mosquée q u i, pi. gxxviii.
du r este , ne présente rien de remarquable , si ce
n’est qu’elle est plus élevée que les autres maisons,
et que son toit est supporté par quatre colonnes en
bois portant quelques sculptures. J’étais â peine ar