1839. s’il avait pu nous aider à collecter les objets d’histoire
Février naturelle dont les Moluques sont la patrie; il me
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demanda à ce sujet une note de tous wo% desiderata,
avec promesse de s’en occuper sérieusement, et de
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nous les expédier à l’endroit que je voudrais bien désigner
, aussitôt qu’il aurait pu se les procurer. P u is,
après m’avoir fait promettre que le jour suivant nous
irions faire ensemble une promenade sur la grande
Banda, afin de visiter les plantations de muscadiers,
nous nous séparâmes en désirant mutuellement de
nous revoir le lendemain.
Dès huit heures du matin trois pirogues, armées
de vingt-cinq â trente pagayeurs, quittent la terre et
se dirigent sur les corvettes ; elles sont garnies de ban-
derolles comme pour un jour de fête, l’une est destinée
â porter le gouverneur, le résident et le capitaine
de la corvette le Triton. Les autres servent
d’escorte. Ces dernières portent des hommes armés des
boucliers et des armures des anciens habitants, simulant
des combats, ou exécutant des pantomimes
burlesques ; dans une de ces embarcations se trouvent
deux individus habillés en chevaliers, le casque
en tê te , et qui, avec une patience et un flegme
admirables, balancent leur corps alternativement â
droite et â gauche, en suivant la mesure indiquée par
les gongs, accompagnement obligé de toute pirogue
marchant â l’aide de la pagaye. L’un d’eux ne
se lasse pas de battre l’air, â coups redoublés, avec
un sabre de bois. En même temps, le loustic de
la troupe n’épargne pas ses grimaces.
Ces deux embarcations , dont la marche était bien
supérieure â celle de nos canots dans lesquels j’avais
pris place avec plusieurs de MM. les officiers poursuivre
le gouverneur, ne cessèrent d’évoluer que lorsque
nous accostâmes la terre, vers sa pointe ouest, devant
un amas de jolies maisonnettes assises sur le bord
de la mer au pied de rochers â pic qui surplombaient
leur toiture. L’une de ces habitations appartenait â un
planteur qui vint nous en faire les honneurs avec grâce
et surtout avec franchise et cordialité. Aussitôt que
nous eûmes pris quelques rafraîchissements, chacun
de nous se plaça dans un commode palanquin, et
bientôt enlevés par de vigoureux esclaves, nous nous
trouvâmes transportés au milieu des plus jolis bois
que l’on puisse rencontrer. J’ai déjà dit, je crois, que
l’île Lonthoir ou Grande-Banda, était assez élevée
et accidentée. Cette île qui a une très-faible largeur,
est formée par une chaîne montueuse s’étendant de
l’est à l’ouest dans toute sa longueur. Pour gravir sur
l’arête, les Hollandais ont pratiqué dans le roc de
longues rampes d’escaliers qui sont entretenues avec
un soin infini. Ce fut à l’aide de l’une de ces rampes
que nos porteurs nous amenèrent sur la partie la plus
élevée de l’île Lonthoir. Puis nous entrâmes dans
une forêt de muscadiers abrités des ardeurs du soleil
par des arbres gigantesques q u i, conservés exprès,
les couvrent de leur ombre. Après avoir suivi pendant
quelque temps le sommet de l’arête que forme
cette terre, à travers un sentier bien battu et délicieux
, nous arrivâmes au point culminant de cette