¡X:
)ii
X,:
t"
ii i,
lii!
■ !
ii
'X:
' î
'■î
ii ;
i-;i
1839.
Mai. et uniformes qui, formantle cercle, allaient rejoindre
les chaînes de montagnes du cap S.-O. Il est probable
qu e, au milieu de ces terres noyées et couvertes
de palétuviers, il existe des canaux qui séparent
ces hautes chaînes et forment une grande île
à peine séparée de la Papouasie ; mon intention était
de les explorer avec soin, mais les sondes sautèrent
rapidement de 33 à 7 brasses, lorsque 8 milles nous
séparaient encore du fond du golfe ; dès lors il me
fallut changer de route, et courir sur l’île Adi. Vers
le soir, je laissai tomber l’ancre par 15 brasses de
fond à A ou 5 milles de distance d’un petit îlot qui
se trouve près de la pointe septentrionale de l’Ile
Adi, afin d’y passer la nuit et reprendre nos travaux
hydrographiques le lendemin, au point où nous
les avions laissés.
La nuit fut des plus belles, la brise était légère,
le ciel clair et étoilé, mais dès le matin
nous fûmes assaillis par un grain violent qui nous
amena de la pluie et du vent. Il était déjà près
de huit heures lorsque le temps redevint beau et
nous permit de mettre à la voile. Le canal qui sépare
l’île Adi du continent, paraissait contenir quelques
îlots de peu d’importance ; je voulus le traverser
pour gagner la mer libre en doublant le cap S.-O.,
mais nous avions à peine parcouru une encablure dans
cette direction que la vigie signala un changement de
couleur dans l’eau, qui annonçait des bas-fonds. En
même temps la sonde sauta de 15 à 7 brasses, et enfin
elle accusa 5 brasses seulement, au moment oû virant
de bord, le navire, après son évolution, commença à
prendre de la vitesse. La prudence me commandait
de renoncer à mon projet, plutôt que de m’en-
golfer davantage, et il nous fallut à mon grand
regret chercher à gagner la pointe septentrionale
de l’île Adi, par un louvoyage toujours pénible,
surtout avec nos corvettes lourdes et mauvaises voi-
lières. A quatre heures du soir, notre bordée nous
avait conduits près des hautes terres de la Nouvelle-
Guinée ; la brise était be lle , le temps assez clair,
lorsque à 30 mètres environ du navire, nous remarquâmes
à la surface de la mer, un mouvement
extraordinaire semblable à celui occasionné par l’é-
bullition; bientôt après nous vîmes une trombe se former.
Nous aperçûmes une colonne noire et effilée
dans le milieu, appuyant sa base la plus large sur
un nuage noir au-dessus de nos tètes, tandis que par
l’autre extrémité elle touchait à la surface de la
mer. Pendant un quart d’heure environ la colonne
resta presque perpendiculaire ; puis elle s’inclina,
se rompit, et l’eau reprit peu à peu sa tranquillité.
11 nous fallut deux jours pour sortir de ce vaste
golfe, que nous parcourûmes dans tons les sens.
La sonde indiquait des eaux peu profondes ; nous
remarquâmes plusieurs tortues dont les écailles
coupées par des espèces de cannelures indiquaient
une variété peu commune; plusieurs étaient fort
grosses ; vainement nos pêcheurs essayèrent de les
harponner, ils ne purent réussir. Enfin nous doublâmes
la pointe septentrionale de l’île Adi ; il nous
1839.
Mai.
, il .sR- •■'I
' .X..,
ri;i