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 1839. 
 Mai. 
 rizon  de  la  mer,  tout  cet  ensemble  forme  un  tableau  
 gracieux  et qui  flatte  l’oeil,  surtout  par les  oppositions  
 qu’il  représente. 
 Makassar  est  le  chef-lieu  des  possessions  hollandaises  
 dans l’île Célèbes ;  c’est aussi la résidence d’un  
 gouverneur particulier dont la juridiction s’étend sur  
 la  côte orientale de Célèbes,  sur les territoires dépendants  
 des royaumes de Boni  et de Goa, et enfin sur les  
 îles  Boutoun  et Salayer ;  aussi  la  ville  présente-t-elle  
 l’aspect  d’une  grande  cité.  Sur  la  rade  un  brig  
 de  guerre,  le  S iv a ,  se balance  sur  ses  amarres ;  ce  
 navire  est  exclusivement  destiné  au  service du  gouverneur, 
   il  est  en  outre  chargé  de  la  police  de  ces  
 mers. Nous n’avions pas encore laissé tomber l’ancre,  
 que  déjà  l’embarcation  du  capitaine  du  port  nous  
 avait  accostés  pour  nous  adresser  les  questions  d’usage  
 ,  et nous étions à peine mouillés que  je  reçus un  
 ofiicier du S iv a ,  chargé par son capitaine de me  faire  
 des  ofires  de  service. 
 Je m’empressai  à mon  tour  d’expédier  un  ofiicier  
 chez  le gouverneur pour traiter la question du  salut ;  
 la  réponse  qu’il  me  rapporta  fut  des  plus  polies  et  
 des  plus  obligeantes,  et  j’appris  avec  plaisir  que  
 le  résident  était  M.  Bousquet,  fils  d’un  ancien  
 conseiller  des  In des,  avec  qui  je  m’étais  lié  d’amitié  
 pendant  mes  précédents  voyages.  Immédiatement  
 après  le  retour  de  l’officier,  le  pavillon  
 hollandais  fut  hissé  au  mât  de  misaine  et  salué  
 de  vingt  et  un  coups  de  canon  qui  nous  furent  
 aussitôt  rendus  par  le  fort.  Peu  de  temps  après je 
 ! 
 reçus  la  visite  du  capitaine  du  Siva.  Cet  officier  
 était  un  de  ceux  qui  firent  partie  de  l’expédition  
 hollandaise  qui  alla  reconnaître  la  côte  occidentale  
 de  la  Nouvelle-Guinée,  et  qui  constata  que  le  cap  
 W  aise h  appartenait  à  une  île  séparée  de  la Grande  
 Terre  par  un  canal  peu  profond  ;  il  commandait  
 un  des  deux  schooners  qui  furent  destinés  à  
 cette  reconnaissance.  J’aurais  désiré  obtenir  de  cet  
 officier quelques  détails  sur cette  expédition dont les  
 résultats  sont  si  peu connus, mais comme il  ne  s’exprimait  
 en  français  qu’avec  beaucoup  de  difficulté  
 et  que  de  mon  côté  je  n’entendais  point  le  hollandais, 
   notre conversation fut de courte durée.  Je  descendis  
 ensuite  à  terre  avec  le  capitaine  Jacquinot  
 pour  faire  visite  aux principales autorités ;  vers  huit  
 heures  du  soir nous  les  trouvâmes à peu près  toutes  
 réunies  chez  M.  Bousquet,  chez  qui  nous  étions  
 annoncés  pour  cette  heure-là  ;  la  réunion  se  composait  
 de MM.  Fulgen,  secrétaire du  gouvernement ;  
 Parvé, magistrat,  arrivé depuis quelques jours seulement; 
   Foute,  ancien  magistrat  nommé  à  d’autres  
 fonctions  à  Sourabaya,  et enfin  le  ministre  protestant. 
   Il  ne  manquait  que  le  major  commandant  les  
 forces  militaires  de  la  colonie,  qui  était  en  tournée 
 d’inspection. 
 L’accueil  le  plus  agréable  nous  fut  fait  chez  le  
 gouverneur ; M.  Bousquet, ainsi  que  sa jeune  et  intéressante  
 femme,  possède  à  un  haut degré  cette politesse  
 exquise  et cette bienveillance qui font le  charme  
 de  la  société;  ses manières  franches,  sa  cordialité,. 
 1839. 
 Mai. 
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