VOYAGE
3 839.
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eu lieu ; plusieurs officiers y avaient assisté et en
avaient suivi toutes les phases. M. Marescot en a
laissé une description très-détaillée sous le titre :
Impression, promenade. Son récit, plein d’intérêt,
fera connaitre mieux que tout ce que je pourrais
dire le cérémonial des fêtes plus ou moins nombreuses
auxquelles donne lieu chaque mariage chinois
, selon la fortune du marié. Celles auxquelles il
fut permis à M. Marescot d’assister duraient depuis
près d’un m o is, et il paraît que lorsque nos corvettes
quittèrent leur mouillage, les mariés devaient
assister encore , avant de se trouver définitivement
unis , à une ou deux promenades du genre de celles
qui vont être décrites.
« Un soir, dans une de ces promenades que l’on fait
volontiers, la canne sous le bras et le nez en l’air,
en rêvant de choses et d’autres, le hasard me fit passer
devant une maison chinoise, à la porte de laquelle
on faisait un bruit étrange de gongs, de cymbales
et de flûtes criardes.
« Un péristyle composé simplement d’un toit léger
et soutenu sur un rang de colonnettes en bois sculpté,
décorait la façade de cette demeure; là, par une
porte large et spacieuse, s’échappait un faisceau de
lumière aux teintes variées du prisme, qui venait
se confondre avec la couleur blafarde et rougeâtre
de plusieurs lanternes en papier, suspendues tout le
long de la partie saillante du toit.
« Derrière les colonnettes et cachés par un treillage
en rotin, se trouvaient cinq ou six musiciens du
pays, qu i, à grands renforts de bras, heurtaient en
cadence des gongs et des tam-tams ; au milieu d’eux,
un noir, qui paraissait diriger cette harmonie infernale
, soufflait de toute sa force dans une petite flûte
percée de plusieurs trou s, et en tirait des sons qui
ressemblaient assez à ceux du biniou bas-breton.
« Ce groupe d’indigènes aux poses bizarres était
d’un eifet pittoresque : trois ou quatre mauvais lumignons
plantés çà et là sur la balustrade, les éclairaient
de reflets indécis qui ne faisaient que mieux
ressortir leurs figures diaboliques et animées par
une effroyable musique.
« Un auditoire nombreux les écoutait cependant
avec'im sentiment marqué de satisfaction ; derrière
les premiers rangs, tous les enfants d’alentour s’étalent
groupés en silence pour jouir aussi du bruyant
concert. Sur le seuil de la grande porte se tenait un
grave Chinois qui fumait sa cigarette avec tout le
recueillement possible.
« Dès qu’il nous aperçut, il vint à nous en nous
priant d’entrer dans sa maison; il ne pouvait, je
c rois, faire une offre plus agréable à des gens qui
mouraient d’envie de savoir ce que signifiait l’air de
fête et de plaisir qui paraissait régner dans toute la
maison ; nous entrâmes dans un long appartement
abrité par un toit en paille c[ue soutenaient deux
rangées de colonnes en bois : les murailles ne s’élevaient
pas à plus de quatre pieds de hauteur, laissant
ainsi entre les piliers im grand espace ouvert à l’air
extérieur. 11 résultait de cette disposition un cou:'
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