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diose et pittoresque; celui du havre Dubus n’est
ni moins accidenté ni moins varié, mais les terres
paraissent plus riches , plus fécondes et beaucoup
plus propres à la culture. Au pied de la montagne
la Manchiri, on aperçoit de la rade un plateau affectant
une forme triangulaire, et qui a été défriché
à une époque peu reculée. C’est là que les Hollandais
avaient établi leur ville et fondé le fort Merkus en
l’année 1829, lorsqu’ils tentèrent de coloniser la Nouvelle
Guinée. A droite, la plaine parait s’étendre,
mais elle est couverte par une forêt épaisse qui, du
mouillage, masque entièrement l’embouchure de la
rivière. Cet emplacement resserré entre la mer et
la montagne, dont les flancs perpendiculaires sont,
cependant, couverts en grande partie par une foule
d’arbres verts , parait peu approprié à la fondation
d’un premier établissement. La terre y paraît féconde
, mais la vue y est bornée. Dominé par les sommets
qui le rétrécissent, les pluies doivent y être
abondantes; les alentours sont bas et marécageux,
la vie doit y être triste, et le climat peu salubre, à
cause surtout du voisinage de la rivière, dont rembouchure
est garnie par une forêt de palétuviers
qui ont pris racine sur les vases et les sables que
les eaux ne cessent de déposer au moment où elles
perdent leur vitesse en se mêlant à celles de la mer.
Sans doute l’aspect séduisant de la vaste baie Triton,
qui semble offrir un abri parfait aux plus grandes
flottes du monde, et qui cependant a partout trop
de profondeur pour permettre d’y mouiller, l’an-
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crage excellent que Ton trouve au havre Dubus,
dont les eaux sont si tranquilles que Ton pourrait y
entreprendre, par tous les temps, les travaux de
carénage qui s’exécutent seulement dans les bassins
fermés, tous ces avantages, joints à la proximité
d’un grand cours d’eau, fixèrent le choix des premiers
fondateurs de ce comptoir ; mais je crois qu’il
eût été facile de trouver sur ces vastes terres un point
plus convenable sous le point de vue du climat, et
qui eût également présenté les mêmes avantages.
La Nouvelle-Guinée est riche en plaines étendues où
l’air peut se renouveler par les brises dont les montagnes
n’arrêteraient plus le cours; ses côtes sont
tellement découpées qu’elles doivent offrir à chaque
instant des ports excellents ; et enfin ces terres sont
trop vastes et trop accidentées pour ne pas être arrosées
par de nombreux cours d’eau.
Je savais que la corvette le Triton avait exploré
le canal qui sépare f ile Aidoumea de la Grande-
Terre; on m’avait communiqué aussi un croquis
du plan de la baie, provenant sans doute de cette
expédition, et il me fut d’un grand secours pour y
conduire nos corvettes : toutefois, comme il nous
parut sur plusieurs points très-défectueux, et que
nous avions quelques jours à passer au mouillage,
je chargeai M. de Montravel de lever le plan du havre
Dubus ; M. Marescot reçut la mission d’explorer, avec
le grand canot de VAstrolabe, les canaux qui découpent
la côte occidentale de la baie, dont M. Dumoulin
devait lever les détails. Notre premier soin fut
1839.
Avril.
Pl. CXXIV.
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