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les dévorent impunément, ainsi que le nom de Pala-Utam
l ’indique. Cet arbre a un port moins élégant que le muscadier
proprement dit; son fruit est oblong et velouté, ses feuilles
ont près d’un pied de long ; ses n o ix , loin d’être portées sur
des pédicelles grêles et tombants, comme dans le muscadier aromatique
, n’ont que des pédoncules courts. Quelques observations
recueillies à Amboine et à Banda tendraient à faire
croire que ce fruit aurait des propriétés salutaires contre la dyssenterie
, il préserverait des maux de tête et les dissiperait ; mais
son administration ne serait pas sans danger, si elle était dirigée
par une personne qui n’en connût pas bien les effets et
qui n’eût point Tbabitude de se servir de ce médicament. Il y a
là d’intéressantes études à faire. La muscade elle-même mériterait
qu’on étudiât bien toute l’étendue de son action tbéra-
peutique. Le guettarda speciosa a été rencontré sur une colline
à l’ouest du mont Du Bus sous l’ombrage d’arbres plus grands :
cet arbre singulier , qui se retrouve à Amboine et jusqu’à Tàiti,
semble avoir une fleur si délicate que le moindre rayon du soleil
la flétrit. Il fleurit la n u it, et s’il n’est convenablement
abrité ou par la localité ou par un ciel voilé , ses fleurs ne tardent
point à se détacher.
Les Malais font avec les feuilles à a guettarda speciosa une
tisane, q u i, selon eu x , provoque les contractions expulslves de
la matrice. Le guettarda microphylla habite la même localité,
à côté du ptérocarpus santalinus : ce dernier est le véritable
santal rouge, arbre qui passe aux Moluques pour être sudori-
fique, mais qui n’est qu’astringent. Tout le monde sait que des
copeaux du santalinum rubrum on obtient la santabne, substance
résineuse très - employée dans les arts. Il doit être plus
abondant dans les forêts des profondes vallées de 1 intérieur
* Pala-Utam, noix de l’oiseau.
** Rumphius.
de Tile qu’il ne l’est sur les plages exposées aux vicissitudes
de l’air maritime. A la lisière des bois on rencontre le
broussonetia papyrifera ; au bord de la mer le barringtonia
racemosa étale ses magnifiques fleurs et son brillant et élégant
feuillage. Sur le penchant Est du mont Du Bus, sur le bord d’un
ruisseau, j’ai vu plusieurs pieds de ficus glomerata ; cet arbre
est d’un beau port et d’un aspect agréable ; ses grandes feuilles
lancéolées et ovales constituent un admirable feuillage.
Le careya arborea habite un petit bois situé dans le N -0 ,
du mont Du Bus : ses feuilles nerveuses réunies à l’extrémité
des rameaux, autour des fleurs qui les terminent, font véritablement
de cet arbre une plante de jardin ; ses grandes fleurs étalées
laissent échapper un panache d’étamines d’un charmant
effet. Dans ces mêmes environs, sur le revers d’un côteau qui
regarde la mer, abonde le cycas todda-panna et Voluscalap-
poïdes de Bumpbius, dont les jeunes pousses, bien cuites, possèdent
, dit-on , le goût de l ’asperge. Les fruits en seraient dangereux
, si on les mangeait sans leur faire subir une préparation.
Ce fut dans cette partie de la forêt que nous capturâmes une
nouvelle espèce de phalanger, à laquelle depuis, nous avons
donné le nom de ph. grisonnant. Le bois de teck se trouve aussi
au nombre des plus grands arbres de ces localités : c’est bien
le même que le ja tu s de Bumpbius ; mais celui-ci est-il bien le
même arbre que le tectona grandis 7 Je ne saurais l ’affirmer,
quoique cela paraisse être l’opinion de Guillemin Le calo-
p h y llum niophyllum croit sur les bords sablonneux de la rade ;
ses fruits charnus et de couleur jaunâtre étaient recherchés par
les stournes bronzés. Ces bois possèdent un grand nombre de
pipéridées, le piper betel était-il du nombre? Quelques inocar-
pes, une espèce de croton, le corypha umbraculifera, Vareca
h um ilis , Vareca catechu vivent aussi dans les bois de la baie
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Opinion d ’une grande vaieur.