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 Avril. Wangiiela  {Wamba ou Wanla).  Cette promenade  fut  
 ï?'/ 1839, 
 délicieuse.  En  quittant la  plage  pour  nous  enfoncer  
 dans  la  forêt,  nous  trouvâmes  un  sentier  bien  
 battu  et  bien  ombragé  qui  finit  par  nous  conduire  
 â  un  vaste  jardin  dont  la  culture  paraissait  entièrement  
 abandonnée.  Nous  y  trouvâmes  encore  des  
 patates  douces,  des  citrouilles,  des  aubergines,  des  
 tomates  au milieu  des  bananiers,  des  orangers,  des  
 papayers,  etc.  Toutes  ces  plantes,  qui  semblaient  
 être  abandonnées  â  elles-mêmes,  et  sans  qu’on  ait  
 pris le  soin de  les  reproduire,  annonçaient  que  jadis  
 ce  lieu  avait  été  cultivé  avec  soin ;  un  joli  ruisseau  
 d’une  eau  claire  et bonne  le traversait dans  toute sa  
 longueur ;  il  suffirait de  bien  peu  de  travail  pour remettre  
 ce  local  en  état  de  recevoir  les  semis  d’un  
 grand  nombre  de  plantes  utiles,  et pour produire  en  
 abondance toute  espèce de légumes. 
 Nous  nous  arrêtâmes  près  d’une  heure  dans  ce  
 jardin,  et  nous  pûmes  y  collecter  un  grand  nombre  
 d’insectes, puis nous nous remimes en route, et bientôt  
 nous  atteignimes  les  quelques  habitations  isolées  
 qui  composent  le  village  de W  amba.  Notre  ami  Domingo  
 nous  y  avait  déjà  devancés,  nous  le  retrouvâmes  
 dans  la maison de  son  collègue  le  maître  d’école  
 Paiiliis  à  qui  nous  demandâmes  l’hospitalité.  
 En  présence  de  Domingo,  la  réponse  du  maître  
 d’école  Paulus,  à  notre  demande  de  nous  procurer  
 des  provisions,  ne  pouvait  pas  être  plus  
 favorable  que  celle  de  son  collègue;  aussi  n’avions 
 nous  rien  obtenu  encore  lorsque  nous  invitâmes  
 nos  deux  hôtes  à partager avec  nous le  déjeuner  
 que  nous  avions  apporté.  Ils  acceptèrent  avec  
 empressement  et  firent honneur  au  vin  de  France. 
 Dès lo rs,  sortant de  leur  réserve  sans  pour  cela oublier  
 leurs  intérêts,  il  daignèrent  enfin  consentir  à  
 nous  livrer  quelques  poules,  quelques  paniers  de  
 patates  et deux  cochons  à  un  prix  exorbitant. Nous  
 en  avions besoin,  ils  le  savaient,  et  nous  dûmes passer  
 par  leurs  exigences.  Du  reste,  nous  touchions  
 presque  à  la  fin  de  la  période  de  Tannée  pendant  
 laquelle  les  navires  de  commerce  et  les  pêcheurs  
 viennent  faire  de  fréquentes  visites  aux  îles  Arrou. 
 Les  provisions dont  les  habitants du  pays  disposent  
 en faveur des étrangers devaient commencer à s’épuiser, 
   aussi  acceptâmes-nous  les  conditions  qui  nous  
 furent faites sans marchander. 
 Nous reprîmes ensuite nos embarcations pour aller  
 visiter le  village malais qui  se  trouve  près  le mouil-  p i.  cxxii.  
 lage  de Dobo.  Deux  rangées  de  maisons,  construites  
 en joncs, le  composaient. Sur la  plage  se  trouvaient  
 de nombreux  praos, halés  à terre avec  symétrie;  autour  
 du  village  on  voyait  quelques mauvais  canons  
 faisant  partie  de  l’armement  des  praos  et  disposés  
 de manière à défendre le village ; le rivage était bordé  
 par une  espèce  de  quai  fait avec  des pieux et des  roseaux. 
   Dans  l’intérieur  du  village  on  remarquait  de  
 grands  hangars  oû  se  trouvaient  réunis  le  tripang ,  
 les  nids  d’hirondelle,  Técaille  de  tortue;  quelques  
 boutiques  se  faisaient remarquer par  des  étalages  oii  
 Ton trouvait  des indiennes ,  des objets de  quincaille