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1839. Av)ü. teau à la main. AJaislorsque mon Papou s’aperçutque
nous avions franchi le pas le plus difficile, il vint nous
désigner un sentier qui, quoiqueroideetpénible, nous
conduisit à l’enclos que nousavions tant désiré voir.
L’espace qui s’offrit devant nous était vaste et entouré
par une palissade qui avait dû coûter beaucoup
de travail aux habitants. L’intérieur était garni
d’herbes au milieu desquelles s’élevaient quelques
cocotiers, des bananiers, et plusieurs papayers.
Ces lieux paraissaient avoir été jadis cultivés avec
soin et bien habités; mais ils étaient entièrement
abandonnés. Nous vîmes encore là les débris de plusieurs
cases dont il ne restait presque plus rien. Mon
Papou me dit que la clôture avait pour but de préserver
les cultures des dents des cochons sauvages;
il m assura que jadis vivait dans ce lieu une petite
tribu qui avait abandonné son village depuis l’invasion
des habitants de l’ouest.
Nous avions séjourné plus de trois heures sur ces
terres, malgré nos recherches nous n’avions trouvé
aucun insecte et peu de coquilles ; nous nous hâtâmes
de regagner nos embarcations pour nous diriger
à l’aiguade, où nous avions toujours fait les
récoltes les plus heureuses.
Il était deux heures lorsque la pluie nous fit regagner
le bord ; comme toutes les journées que nous
avions déjà passées au m ouillage, celle-ci devait nous
amener quelques grains, qui après s’être formés sur le
sommet de lamontagne venaient fondre sur nos tètes.
Tous les travaux étaient à peu près terminés,
M. Montravel avait achevé le plan de la baie, notre
provision d’eau était complète; je pouvais donc disposer
des deux grands canots des corvettes, et utiliser
la dernière journée que nous devions passer au
mouillage par des reconnaissances hydrographiques.
Je destinai celui de Y Astrolabe pour aller sous les
ordres de M. Marescot terminer le travail que cet
officier n’avait pu achever à cause du temps. M. Tha-
naron fut désigné pour commander celui de la Zélée,
destiné à porter M. Dumoulin sur tous les points de
la baie où il avait besoin de prendre terre afin de
dresser la carte générale de la baie Triton.
A cinq heures du matin MM. Marescot, Thanaronet
Dumoulin mirent à la voile; quelques instants après,
le yoii-you qui était allé lever le trémail rapporta un
requin remarquable par la grosseur de sa tête et les
cinq rangées de dents qui garnissaient sa mâchoire.
Déjà la veille on avait trouvé dans le filet un poisson
scie de 6 pieds environ de longueur, aujourd’hui
on a rapporté , outre le requin, un poisson du
même genre de 7 à 8 pieds de long; du reste, cette capture
fut notre pêche la plus heureuse pendant notre
relâche dans la baie Dubus, bien que les filets aient
été tendus chaque soir avec beaucoup de soin.
Le requin fut promptement dépecé pour aller augmenter
la ration des matelots ; des débris jetés à la
mer ne tardèrent pas à attirer un crocodile qui fut
aperçu distinctement par plusieurs officiers des deux
navires, mais il disparut bien avant que l’on pût
disposer d’une embarcation pour lui donner la chasse.
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