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 navires;  deux  bâtiments de  3  à  400  toqneaux  suffisent chaque  
 année pour apporter  à  la colonie  sa provision  de  riz,  d’arack  et  
 quelques étoffes ou quincailleries d’Europe,  et pour  exporter la  
 récolte des muscades  : aussi la rade de Banda est-elle encore plus  
 déserte que  celle  d’Amboine ;  nous  n’y  avons  vu  qu’un  brick  
 venant d’Amboine,  allant à Timor et de là  à Batavia ;  ce navire  
 est  commandé par un  capitaine  anglais.  Un  trois-mâts  sur lest  
 était  aussi  au mouillage  avec  trois  ou  quatre praos  malais.  Ces  
 derniers  s’accommodent  assez  de  la  relâche de  Banda,  qui  se  
 trouve  sur  la  route  des Moluques ,  de  la Nouvelle-Guinée,  de  
 l ’Australie  et  de  Timor ;  mais  le  -commerce  européen  n’aura  
 jamais  grand  chose  à  faire  avec  les  Malais,  qui  consomment  
 fort  peu  et  produisent  encore moins.  L’industrie  et  l’activité  
 mercantile de  ces peuples à  demi  sauvages  ne sont  que  relatives  
 et ne peuvent donner  lieu  à  un  grand mouvement  commercial. 
 [M.  Roquemaurel.) 
 Note  3 ,  page  30. 
 Le temps de noti'e séjour à Banda se passa comme  à Amboine,  
 en  dîners  et  en  fêtes ;  le  gouverneur ,  le  résident et les  officiers  
 de  la  garnison,  en  nous  comblant  d’attentions,  de  politesses  
 et  de  prévenances,  acquirent pour  toujours des  titres  à  notre  
 reconnaissance. 
 Je fis pendant mon  séjour  plusieurs  excursions  sur  la  grande  
 Oc; j’y visitai plusieurs propriétés et je  reçus partout la plus  obligeante  
 hospitalité. Les muscadiers  y sont abrités par des  canaris  
 et de  grands  ficus-, on peut faire le  tour de l’île en  allant d’habitation  
 en habitation ,  à  l’ombre  de  ces arbres  gigantesques :  ils  
 apportent de  la variété à  ce  qu’aurait de monotone la  vue continuelle  
 des muscadiers  dont  on  a  le fruit  constamment suspendu 
 sur la tête; cependant leur feuillage n’est pas dépourvu de grâce et  
 il est agréable  à  l’oeil ;  chaque habitation  est entourée de  jardins  
 où s’élèvent quoiqu’en petit  nombre , tous les arbres fruitiers de  
 cette zone ;  mon site favori  dans  cette promenade, était  celui  de  
 l’aiguade:  elle se  trouve à deux milles  du mouillage,  au tiers de  
 l ’île  en  venant  de  Test.  Un  joli  aqueduc  en bambou,  entretenu  
 avec soin  aux frais du  gouvernement,  amène  les  eaux jusqu’au  
 rivage ; les chaloupes peuvent accoster près de cette eau qui coule  
 sur un lit de basalte en descendant de  la montagne ;  elle est aussi  
 bonne que facile  à  faire,  et répand dans l’habitation  voisine une  
 fraîcheur qu’on ne rencontre  guère  que là  à un degré aussi  prononcé  
 ; un peu en dessus de cette habitation, se trouvent de beaux  
 bassins  où on peut  se procurer  la jouissance du  bain  dans  toute  
 sa plénitude.  Le propriétaire  de  cette  habitation  de Banda  me  
 reçut chez lui  avec cette bonté et  cette  simplicité  qui  ont tant de  
 charme,  et  qu’on  rencontre  surtout  chez  les  vrais créoles. 
 Le  23  février,  nos  naturalistes  gravirent dans la matinée  le  
 Gounong-api  et  s’approchèrent  très-près  du  cratère  :  il  est  
 moins  élevé  que  celui  de Ternate ; les  abords  du  cratère  ou  du  
 côté  du  S-E.  sont  très-dangereux,  quand  la  mousson  actuelle  
 règne.  On  nous  cita  un  officier  d’une  frégate  hollandaise  qui  
 y fut suffoqué Tannée précédente et perdit la vie.  Ce volcan  n’a  
 pas  cessé  d’avoir  la  même  activité,  depuis  qu’on  connaît  ces  
 îles.  Il  lance  continuellement  des  cendres  et  des  vapeurs;  les  
 veiits  les transportent  quelquefois  jusque  sur  la  ville  et  sur la  
 rade ;  les  émanations sulfureuses qui  en  sortent  incommodent  
 souvent  les  habitants,  et  on leur  attribue  à  tort  ou  à  raison  
 les  fièvres  qui  régnent  quelquefois  dans  cette  ville ;  elle  me  
 paraît  les devoir plutôt à  sa  situation,  et à Tair  embrasé  qu on  
 y respire,  à  cause du  calme  qui  s’y  fait sentir  plus  que partout  
 ailleurs. 
 [M.  Dubouzet.)