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envoyés d’Amboine. Ceux-ci, pour un modique salaire, exercent
à la fois les emplois d ’agents politiques , d’instructeurs du
peuple et de ministres de la religion, dans tous les villages
cbrétiens.
Cet archipel est composé d’une infinité d’îles séparées
par des canaux étroits ; il occupe un espace de près de 40 lieues
de longueur sur une largeur moyenne de 15 lieues : le sol ,
dénué de montagnes, est d’une stérilité sans exemple , il est
entièrement propre à la culture ; la population n’est pas évaluée
à plus de mille habitants. Ils sont disséminés dans vingt-
quatre petits villages bâtis sur le bord de la m er , et principalement
sur la côte ouest. Seize de ces villages sont cbrétiens ;
sur les huit autres on compte cinq mahométans, et trois ont
conservé la religion primitive qui est une idolâtrie gi'ossière,
voisine du fétichisme. Ces derniers habitent les villages de l’intérieur.
Ces villages ont pour chefs des Orang Rayas qui jouissent,
sans en user beaucoup, de tous les privilèges des nobles dans
l’organisation féodale ; ces chefs, indépendants les uns des autres,
sont cependant alliés entre eux , et se considèrent comme suzerains
du gouvernement de Batavia.
L’île de Trana, la plus sud du groupe, est la seule qui ne
soit pas habitée, sans doute parce que la côte en est si basse
que le terrain est presque constamment inondé. Les naturels ne
s’y établissent que momentanément dans la saison de la pèche.
Les habitants des îles Arrou sont moins avancés que les Malais
des îles de l’ouest dans l’art de la navigation : la pêche est cependant
leur principale occupation , et ses produits, qui sont
abondants, sont la base de leur nourriture ; ils se contentent avec
cela de quelques fruits, de légumes et de racines que la terre
produit sans exiger un grand travail.
Les seuls animaux domestiques de ces îles sont les cochons,
les chèvres et les volailles, on trouve dans les forêts quelques
sangliers et une petite espèce de Kangourou; elles n’offrent donc
aux navigateurs que des ressources très-bornées : aussi les pêcheurs
de tripang et les baleiniers sont à peu près les seuls qui
les fréquentent. Quoique les habitants connaissent l’argent, ils
lui préfèrent beaucoup des armes, de la poudre , du tabac et
de la quincaillerie ; à la manière dont ils recherchent les armes
à feu , on voit qu’elles ne sont pas encore très-communes
parmi eux , et les habitants des îles de l’intérieur font encore
beaucoup usage d’arcs et de flèches armées de pointes de fer.
Le 18, nous fûmes en canot visiter l’établissement des pêcheurs
de tripang ; nous y trouvâmes tous les pros halés à terre
symétriquement, le rivage était bordé d’une espèce de quai fait
avec des pieux et des roseaux. Les maisons étaient toutes réunies
sur le bord de la mer, et défendues par des petits canons qui
forment l’armement des bateaux : le plus grand ordre et
l’activité paraissaient régner dans cette petite république, et des
Chinois associés à cette pêche, y avaient établi un petit marché
où nous nous procurâmes quelques provisions. D autres se livraient
avec les indigènes au commerce de la nacre et d’une
espèce de perle qu’on retire de l’huître marteau ; cette perle,
malgré sa couleur sombre et son défaut de transparence , est
assez appréciée en Chine ; les capitaines bouguis mirent beaucoup
d’empressement à faire des échanges avec nous ; autour de leurs
maisons, on voyait une portion de terrain plantée de courges
et de légumes qui paraissent être la propriété de la communauté.
( M. Dubouzet. )
Note 2A, page 107.
Parti du bordle 18 avril à 5 beures 25 minutesdu matin, avec
une légère brise d’e s t , et une belle apparence de temps , je me
dirigeai sur le village des Malais de Makassar, oùM. Dumoulin
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